La démocratie directe: un joyau de notre système suisse que le monde entier nous envie. Nul besoin d’aller jusqu’en Patagonie: le Maire socialiste d’Ambilly, commune frontalière chez nos amis de France voisine, Guillaume Mathelier, vient de procéder à un référendum local sur le financement d’une crèche, nous rapportait lundi 27 mars la Tribune de Genève. Ça n’était pas exactement un référendum au sens où les gens l’entendent en Suisse mais enfin, les gens d’Ambilly ont voté.
Tous mes amis français disent la même chose: ils rêveraient, dans un pays où tout vient de Paris, d’instiller dans leur système politique une part, même modeste, de démocratie participative, pour que les «gens d’en bas» puissent s’exprimer. Peu importe qu’on appelle cela «initiative» ou «référendum», ou «référendum d’initiative populaire», comme ils aiment à le dire. Ce qui compte c’est la voix du peuple.
Bien sûr, la France n’est pas la Suisse. Au fil des siècles, elle s’est construite autrement, autour de l’Etat central. Mais aujourd’hui, le besoin de démocratie est immense. Pas seulement pour élire des autorités. Egalement pour se prononcer directement sur des thèmes. A cet égard, l’expérience d’Ambilly, toute modeste fut-elle, constitue un essai pilote qui mérite d’être signalé. La Suisse et la France sont deux Etats bien différents, une frontière les sépare. Mais rien n’empêche de se parler. Ni d’échanger. C’est la richesse de deux modèles complémentaires.