On apprend dans la Tribune de Genève du 5 novembre que le Ministère public considère normal et justifié d’arrêter manu militari un élu du peuple et de le fouiller à nu sur la seule base de soupçons. Le tout, pour une affaire qui ne relève en aucun cas de la grande criminalité. En résumé: circulez y’a rien à voir. C’est si pratique d’être juge et partie. Revenons à la genèse de l’affaire. Le conseiller municipal en Ville de Genève Simon Brandt a été soupçonné d’avoir consulté une main courante de la police, où il est employé, afin d’informer l’ex-conseiller d’Etat Pierre Maudet sur un cas de harcèlement au sein du PLR, charges abandonnées depuis. Rappelons que c’est ce même élu qui aurait transmis à la presse le fameux rapport des notes de frais abusives de la Ville de Genève.
Vu d’ici, je ne peux ressentir qu’un profond malaise face à une telle démonstration de justice partiale et orientée politiquement. Comment, dans un pays qui se veut démocratique, peut-on laisser le Ministère public agir ainsi à sa guise et dépasser allègrement et sans vergogne les limites de l’intolérable? Quel message donne-t-on à notre police judiciaire? Un blanc-seing pour agir comme elle l’entend et en faisant fi de toute proportionnalité?
Car ne nous trompons pas, Simon Brandt est bien la victime d’une justice et d’une police instrumentalisées pour briser l’homme derrière le politicien. Posez-vous la question: comment réagiriez-vous si ça vous arrivait à vous ou à l’un de vos proches?
Cette affaire politico-genevoise de caniveau trouvera certainement son épilogue auprès du Tribunal fédéral, qu’on peut espérer neutre. Et suivant ses conclusions, les conséquences devront être tirées du côté du Ministère public, comme l’ont fait avant lui certains élus du Conseil administratif de la Ville de Genève.