Le projet de loi constitutionnelle inscrivant le droit à l’alimentation a été approuvé ce dimanche par 67,6% des Genevois(e)s. C’est un plébiscite! Malgré une partie de la classe politique qui s’y était opposée, il a été décidé que l’alimentation faisait partie des droits inaliénables des citoyen(ne)s. D’ailleurs l’ONU est d’accord, bref, on n’a pas tergiversé, c’est inscrit.
Manger et bien manger. Equilibré et bon. Le droit à l’alimentation ne devrait-il pas s’accompagner d’une éducation à l’alimentation? La pyramide alimentaire oui, mais aussi, la différence entre un bon produit et un mauvais produit? Apprendre d’où ils viennent, en termes de traçabilité, mais aussi d’histoire, de culture. Questionner également l’économie de l’alimentation, comment fonctionne le transport, la grande distribution, l’industrie agroalimentaire, la production de viande, l’abattage? Une école de la bouffe, oui. Une réflexion sur ce qu’on mange, sur pourquoi on le mange, sur ce que le manger implique en terme environnemental, culturel, humain, animal…
Opérer un rapprochement entre nous et notre assiette, parce qu’il fut un temps, pas si lointain, où on connaissait nos carottes par leur prénom. Et si la société industrielle nous éloigne de ce modèle, elle nous permet aussi la connaissance et la science qui nous donnent les clés de lecture.
J’ai appris récemment que la Carbonara s’appelle ainsi parce que pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Américains trafiquaient des œufs et du lard en poudre au marché noir (mercato carbonaro). Les Romains de Trastevere en auraient fait une recette aujourd’hui emblématique de la ville. N’est-ce pas fabuleux? Le meilleur plat du monde une histoire aussi savoureuse que lui. Je les déguste avec d’autant plus de plaisir que le droit de manger est désormais garanti par notre constitution.