On nous l'avait promis comme étant le matériau miraculeux, celui-là même qui embellira la morne Plaine (lire en page 4). Ce ghorr du Beaujolais avait l'avantage de ne plus cacher les crottes de chiens, permettait aux nettoyeurs de mieux les traquer, aux pollueurs de jeter moins en catimini. Sa couleur rouge avait cette particularité de faire ressortir les tâches, on voyait mieux les déchets. Ainsi, pour les autorités, ce revêtement permettait d'avoir une Plaine bien plus propre qu'avant. Ce qui n'était en soi pas si difficile…
Mais le sol granuleux implique de devoir ratisser. Et très large. Le râteau japonais, généralement utilisé par les jardiniers, a des dents si espacées, qu'il ne prend pas les mégots. Il a donc fallu créer un râteau spécifique. Pourquoi avoir choisi ce revêtement couleur brique plutôt qu'un luxuriant gazon, comme le souhaitaient de nombreux Genevois? Parce que le ghorr est perméable à l'eau, son entretien simple. Là aussi erreur! Demandez aux responsables du cirque Nock ce que ça fait de travailler les pieds dans la flotte!En parlant de cirque, la Ville souhaitait-elle dompter les chapiteaux? Sans le savoir, tant Knie que Nock ont dû payer en espèces sonnantes et trébuchantes un entretien digne de professionnels, alors qu'une convention stipulait que la facture resterait inchangée. Et aujourd'hui, alors que le ghorr, tant défendu par Rémy Pagani est en train de foutre le camp, ce sont les usagers qui découvrent à leur frais, le cirque de la Ville autour des factures d'entretien…