Les débats risquent d’être sulfureux au Grand Conseil. En cause? Le très controversé projet de loi du Conseil d’Etat qui entend lever le secret médical pour certains prisonniers dangereux (lire en page 17). Rappelons que la mesure ne concerne pas tous les patients. Seuls les criminels dangereux déjà condamnés sont concernés. Il faut bien que les autorités puissent évaluer leur dangerosité avant de les libérer. Au fond, c’est à elles de décider des sorties, congés ou autres mesures de réinsertion.
N’en déplaise aux garants de l’éthique médicale, ce projet de loi a aussi le mérite de replacer au centre du dispositif sécuritaire l’intérêt supérieur des citoyens à être protégés. Il le fait avec des remèdes qui ont déjà fait, en partie, leurs preuves en Suisse alémanique. L’idée au fond serait d’injecter du médical dans un milieu prioritairement carcéral. Et de rappeler avec force et conviction, une notion d’appréciation trop souvent négligée: l’imprescriptibilité de la souffrance des victimes. Trop d’hommes et de femmes innocents vivent aujourd’hui avec des blessures incurables. C’est vers ces victimes que se tourne, en priorité, la solidarité de ce projet de loi. Il était temps!