On sait de longue date que les contraceptifs hormonaux combinés (CHC) augmentent le risque de caillots sanguins. Ce qui était moins clair, c'était la persistance de cet effet après l'arrêt de la contraception. Une étude prospective des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et de l’Université de Genève (UNIGE), publiée cette semaine dans la revue Blood, montre que ce risque disparaît en grande partie dans les deux à quatre semaines suivant l'arrêt de l'utilisation de ces contraceptifs.
Les résultats de cette étude sont les premiers à fournir des indications sur le meilleur moment pour arrêter la contraception hormonale combinée avant des événements susceptibles d'accroître le risque de caillots dangereux, tels qu'une intervention chirurgicale. Ils peuvent aider les patientes et les médecins à évaluer les avantages et les risques des CHC et à déterminer quand les interrompre. Sur la base de ces résultats, les chercheurs et chercheuses estiment que l'arrêt des contraceptifs deux à quatre semaines à l'avance devrait suffire dans la plupart de ces cas.
Rassurant...
"Notre objectif n'était pas d'examiner le risque thrombotique des contraceptifs, mais de déterminer combien de temps il faut pour que ce risque se normalise après l'arrêt des contraceptifs hormonaux combinés", explique Dr Marc Blondon, médecin adjoint agrégé à l’Unité d’angiologie des HUG, privat-docent à la Faculté de médecine de l’UNIGE et auteur correspondant de l'étude. "Pour les utilisatrices, il est rassurant de savoir que les effets de la pilule qui favorisent la thrombose disparaissent rapidement lorsqu'elle arrête de la prendre. »
L'étude s'est concentrée sur les CHC, et notamment les pilules œstroprogestatives contraceptives, les anneaux vaginaux et les patchs contraceptifs transcutanés. Ces méthodes empêchent la grossesse en libérant des œstrogènes et des progestatifs pour stopper l'ovulation et sont les contraceptifs les plus courants en Europe et en Amérique du Nord.