CRISE DE L’INFORMATION • Le krach de Jon Stuart: à Wall Street, l’effondrement des titres du secteur des médias audiovisuels, la semaine dernière, a été rebaptisé du nom de cet animateur vedette.
Nul ne sait combien de temps les chaînes de télévision résisteront encore au choc de générations que leur font subir Google et Facebook mais une chose est sûre: le monde de l’information s’achemine vers un changement de paradigme à la hauteur des bouleversements climatiques annoncés en boucle sur les journaux des networks frappés de plein fouet par la tempête boursière.
Les jeunes générations ne veulent plus payer pour s’informer. Les buzz des réseaux sociaux suffisent à leur bonheur. L’histoire ne dit pas encore à quel prix. De quelle manière cette révolution dans les habitudes se répercutera-t-elle sur la démocratie? Dans l’attente d’une réponse, le journalisme disparaît en tant que profession régie par des codes professionnels bien précis.
«Ce qu’on écrit dans le journal, ce que l’on dit à la radio, ce qu’on nous montre à la télévision n’a plus la crédibilité d’antan», assénait en juillet dernier Sharyl Attkisson, journaliste à CBS. Au même moment, elle annonçait sa démission de la chaîne.
Puisse la crise des médias ne pas anticiper celle d’autres professions sujettes aux grands ballottements sociétaux, telles que les médecins, par exemple. Combien de temps le bon toubib de famille aura-t-il encore son mot à dire face aux ukases de l’OMS?
Si les avocats devraient tenir plus longtemps car ils s’accrochent aux lois qui délimitent le cadre des communautés, les financiers, eux, ont déjà abdiqué, broyés par les algorithmes, sujets aux caprices des banquiers centraux, eux-mêmes conditionnés par la politique des Etats à la botte d’entités militaro-industrielles.