Incarner la Ville de Genève, la représenter ou la défendre au niveau régional, Suisse et international, ne peut pas s’improviser. Etre maire de la 2e ville du pays, c’est occuper un poste très exposé dont le mandat devrait être planifié sur la durée de la législature. C’est si vrai que sur les dix villes suisses de plus de 50’000 habitants, seule Genève continue avec un système de tournus annuel dépassé. Une Genferei de plus, qu’il faut corriger de toute urgence. Pourquoi? Parce que Genève, comme la plupart des métropoles, est sous représentée sur l’échiquier politique. Sous la Coupole fédérale ou face au gouvernement cantonal, il est impossible pour le maire d’être reconnu comme un interlocuteur valable. Pourtant, il reste l’élu le plus proche de la réalité des citoyens. Souvent en 1re ligne, il connaît bien la complexité des nouveaux enjeux urbains – tensions liées à la nouvelle pauvreté, problèmes d’intégration, insécurité et autres soucis d’infrastructures comme les crèches, les transports et les logements. Avoir son mot à dire supplante ici le risque de se retrouver avec un supermaire incompétent. Au-delà des questions d’egos, ce qui est en jeu, c’est aussi la crédibilité de la fonction et la confiance dans les institutions. Cela vaut bien une réforme.