ÉGALITÉ • Samedi, c’est atelier banderoles à Thônex. Le collectif de la Grève féministe est à pied d’œuvre. Il s’agit d’être prêtes pour le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. Mais, en 2023, ce combat a-t-il encore du sens? Réponse d’Anne Michel, membre du collectif: «Bien sûr! Il s’inscrit dans la continuité de la lutte débutée en 1945 pour le droit de vote, obtenu en 1971... Et de la grève de 1991, revendiquant l’égalité salariale. Or, les inégalités demeurent. A l’image des professions occupées surtout par des femmes qui n’ont pas droit à une revalorisation. Ou de la non-reconnaissance du travail de «care», le soin apporté aux enfants, aux plus âgés.» Autre point mis en avant par les féministes: l’âge de la retraite des femmes repoussé à 65 ans. «Nous dénonçons cette égalité par le bas!», souligne-t-elle.
Et la militante sexagénaire d’ajouter: «On doit aussi encore et toujours dénoncer les situations de harcèlement sexiste et sexuel, les violences. Tant que les femmes ne se sentiront pas en sécurité à 3h du matin dans la rue, le combat continue.»
Pourtant, le mouvement #metoo et la libération de la parole ont fait avancer la cause... «Certes mais les droits des femmes sont sans cesse remis en question. A l’image des deux initiatives lancées par l’UDC qui s’attaquent au droit à l’avortement. Ce retour en arrière nous fait très peur.»
Reste la question de l’impact de la convergence des luttes. Le message principal, à savoir l’égalité homme/femme, n’est-il pas noyé? «La convergence des luttes souligne que les mécanismes de discrimination, d’inégalité et de domination sont les mêmes. Il s’agit de souligner les similarités plutôt que les différences. Lutter ensemble permet de rendre visible l’ampleur des mouvements sociaux et des revendications, c’est-à-dire le sentiment d’injustice et d’insatisfaction partagé», conclut le collectif , appelant à manifester le 8 mars.