«Chaque matin, je m’installe sous le vaste parasol de cette terrasse meyrinoise. C’est mon rituel. Après le premier café que j’aime prendre seul, j’ai l’impression que mon cerveau s’enclenche», explique ce trentenaire qui travaille dans une institution culturelle. Alors, il sort son calepin et note les moments importants de sa journée. «Cette visualisation m’aide à appréhender plus sereinement les tâches qui m’attendent», ajoute-t-il.
Derrière lui, deux septuagénaires devisent paisiblement. «Nous avons souffert durant les périodes de confinement liées à la crise sanitaire. Nous nous sommes promis que, dès l’instant où la situation serait revenue à la normale, nous profiterions de l’extérieur», détaille Thérèse, enseignante à la retraite. Résultat: le matin, le couple fuit son appartement et demeure de longs instants sur cette esplanade. «Ici, il y a de la vie, des enfants qui vont à l’école, des promeneurs, des gens qui pressent le pas pour aller prendre leur bus», reprend-elle sur un ton enjoué.
Autre temps, autre lieu. Au centre de la Ville de Genève, ce restaurant offre un bel espace extérieur ombragé. C’est là que Séverine, une jeune quadragénaire vient se ressourcer. Mère de deux jeunes enfants, elle explique que depuis les premiers beaux jours, elle s’octroie une heure de farniente en terrasse chaque semaine. L’endroit est propice à la rêverie. «Ici personne ne me dérange, je peux laisser mon esprit vagabonder à sa guise en sirotant une boisson fraîche. Nos rythmes de vie effrénés nous laminent nerveusement. Cette respiration m’est nécessaire.»