La gourmandise chocolatée, qui célèbre la bataille contre les Savoyards, a commencé à garnir les tables genevoises en 1881.
Combien de marmites sont vendues dans la cité de Calvin? Chocosuisse, la Fédération des fabricants suisses de chocolat, ne dispose pas de statistiques générales sur les ventes de produits chocolatiers artisanaux selon les régions. «L’an dernier, pour le seul chocolatier genevois membre de Chocosuisse, on évoquait quelques tonnes», affirme toutefois Urs Furrer, directeur de la fédération.
L’Association des artisans boulangers, pâtissiers, confiseurs de Genève, regroupant 54 professionnels du canton, estime pour sa part que près de 40’000 marmites trôneront en bonne place dans les foyers cette année. Le président de l’association, Eric Emery, précise que ce chiffre n’inclut pas les marmites qui garnissent les rayons des grandes surfaces.
Une montre Gilbert Albert
Le récipient chocolaté, ancré dans la petite et grande Histoire de Genève et fabriqué déjà en 1881, dope la créativité des fabricants locaux. «Nous entretenons des liens privilégiés avec la Compagnie de 1602, coordinatrice de la fête de l’Escalade. Sur chaque marmite vendue, par la quinzaine d’artisans liés au partenariat, 50 centimes sont versés à la Compagnie», reprend Eric Emery. Et d’ajouter que: «Cerise sur le gâteau, cette année, une montre dessinée par feu le joaillier Gilbert Albert sera glissée dans l’une de nos marmites.»
Quant à l’origine de la fève de cacao, chaque chocolatier a son propre fournisseur. «La plupart d’entre nous s’adresse toutefois à une petite entreprise installée dans le canton de Schwytz et respectueuse des producteurs de fèves. Lesquelles proviennent notamment d’Amérique centrale ou d’Amérique du Sud et depuis quelques années du Vietnam», détaille encore le président de l’association genevoise.
Reste à savoir si la crise ukrainienne a impacté cette année la production de marmites? Selon Urs Furrer, la hausse des prix de l’énergie et les difficultés d’approvisionnement en matériaux d’emballage ont des conséquences pour les fabricants de chocolat comme pour les autres industries en Suisse. Mais ils n’ont pas d’incidences sur l’approvisionnement en cacao.