Deux inventions romandes à ne pas louper

SALON • La grand-messe des innovations prendra ses quartiers à Palexpo du 26 au 30 avril. Mais, comment devient-on inventeur? Un participant genevois et un Vaudois éclairent notre lanterne.

  • Après deux éditions exclusivement en ligne, le Salon international des inventions réinvestit Palexpo. SALON DES INVENTIONS/PIERRE ALBOUY

    Après deux éditions exclusivement en ligne, le Salon international des inventions réinvestit Palexpo. SALON DES INVENTIONS/PIERRE ALBOUY

Le premier est un Genevois de 40 ans, commercial spécialisé dans le bois. Pendant son temps libre, Eric Vassaux a mis au point un système de distribution de rouleau de papier toilette lumineux phosphorescent et portatif, baptisé «toadylight». Avec lui, plus besoin d’allumer la lumière au milieu de la nuit pour trouver de quoi s’essuyer. Un concept qu’il présentera à la 48e édition du Salon international des inventions de Genève, du 26 au 30 avril, pendant lequel plus de 1000 inventions d’une quarantaine de pays sont à découvrir.

«Cela m’a coûté un bras!»

«Mon système se recharge avec une lumière naturelle ou artificielle. Ainsi, tout au long de la nuit, il émettra une lueur douce et tamisée», détaille l’inventeur, qui dit attendre beaucoup du Salon. Car, cela fait plus de trois ans que ce père de famille sacrifie une partie importante de son temps libre et de son argent pour développer son idée. «Pendant des mois, j’ai effectué des recherches, notamment des études de marché. Et puis j’ai réalisé un premier prototype moi-même. Heureusement, je suis assez bricoleur», explique Eric Vassaux. Autre défi, et non des moindres: déposer un brevet. «Cela m’a coûté un bras, entre 20'000 et 30'000 francs. J’espère vraiment que maintenant, ce Salon me permettra d’avoir les retours financiers attendus. Je joue gros», confie l’inventeur.

Mais pas de quoi perdre de vue son but initial pour autant: faire connaître son invention. «Ce n’est pas le côté compétition qui m’attire. Pour moi, l’aboutissement est surtout de pouvoir montrer mon produit au grand public. Après, s’il me permet de changer de vie et de mettre ma famille à l’abri, je suis preneur», conclut le Genevois.

Une idée qui a mûri en huit ans

Autre canton, autre profil, autre invention. Steph Cruchon est un designer vaudois de 38 ans, amateur de marches en nature. Avec sa conjointe Eglé, il a développé un concept qui lui permet de concilier ses passions: «Genius Loci», une signalétique touristique connectée, permettant de valoriser le patrimoine. Concrètement, il s’agit de médailles en inox de 10 cm de diamètre avec un QR Code à scanner, placées directement sur le lieu souhaité. Le lien donne accès via un smartphone à un espace digital participatif pour évoquer des lieux méconnus et leur histoire. «Genius Loci fait référence à l’esprit des lieux en latin. Sa mission est de préserver la mémoire et l’esprit d’un endroit. Il peut s’agir d’une curiosité naturelle, une maison ancienne, un banc, une statue…», explique Steph Cruchon.

Avant de se lancer, le couple a lui aussi consacré une large partie de ses loisirs et de ses vacances à ce projet. «Nous avons laissé mûrir l’idée pendant presque huit ans, raconte l’inventeur. De nombreuses recherches ont été nécessaires avant de se lancer, notamment une bonne étude de marché. Une fois prêts, il a fallu investir dans des machines de fabrication. Et, déposer un brevet, chose que nous n’avions jamais faite. Ces étapes étaient difficiles.» Difficiles mais efficaces, puisque le couple est déjà en affaire avec plusieurs communes suisses, dont le village valaisan d’Evolène qui a acheté une cinquantaine de médailles.

Un conseil pour les jeunes qui voudraient se lancer? «Ne pas sous-estimer l’investissement. Il faut y aller si tu es prêt à mettre de l’argent. Et ne pas trop attendre sur les soutiens financiers. En Suisse, on peut patienter longtemps avant que des fonds se débloquent et en innovation le timing est super important», conclut l’inventeur.