La fronde de parents d’élèves révoltés met le feu aux poudres sur les réseaux sociaux. Objet de leur courroux? Le mot d’ordre du syndicat des maîtres de priver quelque 13’000 élèves du cycle d’orientation des festivités de l’Escalade, le vendredi 11 décembre. Comme souvent sur internet, les commentateurs n’ont pas de mots assez durs pour condamner ce boycott symbolique et controversé. Témoignages en cascade de citoyens franchement remontés.
Elèves otages
Scandaleux! Ces enseignants qui soutiennent le boycott me font gerber! Les profs ont perdu tout sens logique. Qu’ils continuent comme cela et la population arrêtera de les soutenir. Et dire que c’est avec ces valeurs qu’ils forment nos enfants... Marre que les élèves soient systématiquement pris en otages et punis par leurs enseignants dans le cadre de combats syndicaux qui ne les concernent en rien. D’autant plus que par les temps qui courent, l’Escalade, symbole du petit qui résiste au grand, de la communauté unie qui ne se fait pas écraser par la force, est important. Sans parler de la capacité intégrative de la fête: moi j’adore quand de petits Africains ou Asiatiques viennent me chanter en franco-provençal la geste de nos ancêtres!
Appel à la désobéissance
Même des personnes a priori favorables à la grève se désolidarisent ouvertement du mot d’ordre de la Famco, le syndicat des maîtres du cycle d’orientation. Je ne le soutiens pas, car c’est une prise d’otage, commente notamment une militante. Le débrayage, la grève des notes et le blocage de l’école inclusive étaient des mesures suffisantes.
Preuve qu’il ne faut pas s’attaquer aux symboles à la légère, certains parents poussent carrément à la désobéissance civique. Tous les 12-15 ans devraient faire grève le 11 décembre. De toute façon en ville les étudiants fêteront dans la rue! Et les élèves feront les fous dans les classes et ce ne sera pas mieux... En signe de résistance, il faut envoyer les écoliers qui le souhaitent déguisés à l’école... Et si les parents faisaient également la grève, décidaient de ne pas emmener leurs enfants à l’école? Et cela, juste pour démontrer à nos chers professeurs qu’ils poussent le bouchon trop loin.
Sens indéchiffrable
Parmi les autres griefs, certains reprochent aux maîtres de manquer à leur devoir sans apporter de sens clair à leur démarche. Priver les enfants de leur fête de l’Escalade ne va pas améliorer le schmilblick. Que les maîtres fassent grève est une chose. Qu’ils sanctionnent les enfants, c’est le début des injustices sociales. La fête de l’Escalade est une occasion unique de faire de l’Histoire en classe dans la bonne humeur. Avec ce boycott, on ne défend pas les enfants, on s’en sert. Pour vaincre, il faut donner du sens, cette démarche n’en a pas. Et certains internautes de conclure en détournant en c(h)œur une chanson de circonstance: Ah! la belle Escalade, professeurs, professeurs, ah! la belle Escalade, professeurs gare, gare!