Garde-port: «On a le plus beau bureau du monde!»

RENCONTRE • Chaque jour de l’année, trois agents de la capitainerie assurent la gestion et le contrôle des places dans les 23 ports du canton.

  • Pour Olivier Kauffmann, garde-port est «le plus beau métier du monde». TR

    «Nous avons un œil sur tout ce qui se passe dans les ports», prévient Olivier Kauffmann, garde-port depuis seize ans au Service de la capitainerie, rattaché à l’Office cantonal de l’eau. Composé de huit collaborateurs, ce service est chargé d’attribuer les places d’amarrage et d’assurer des patrouilles quotidiennes dans les ports du lac et du Rhône, ainsi que sur le pourtour de la Rade. «Nous octroyons les places libres en fonction de la liste d’attente. Parfois, c’est long, mais nous constatons qu’il y a plus de mouvements ces derniers temps», précise-t-il.

    Fourrière sur le lac

    Autre mission: aller contrôler les embarcations qui ne respectent pas les règles. Olivier Kauffmann est notamment habilité à prononcer des mises en demeure, par exemple dans le cas où un propriétaire n’entretient pas son embarcation (lire notre édition du 25 mars). Il rappelle: «Il y a un délai pour remettre son bateau en état. Si ce n’est pas fait, nous délivrons une contravention. En cas de seconde mise en demeure, cela peut aller jusqu’au retrait de place.» Pour les navires qui ne seraient pas retirés à temps, la capitainerie peut faire des demandes de mises en fourrière auprès de la Brigade de la Navigation, qui dispose d’une fourrière sur le lac, à deux pas du Jet d’eau. «Le contact avec les navigateurs n’est pas toujours facile, ajoute le garde-port. Certains contestent systématiquement nos décisions. D’autres font recours à des avocats. Cela nous prend du temps et de l’énergie», déplore-t-il.

    Un rôle de police portuaire

    Par ailleurs, les gardes-ports assurent un rôle de police portuaire en prêtant ponctuellement main-forte à la police et aux garde-frontières. Pour ce type de mission, Olivier Kauffmann est armé. Comme cela a été le cas lors du sommet Biden-Poutine en juin 2021. «Il s’agit d’une arme de défense personnelle, que nous portons sur ordre. Trois fois par an, nous allons nous entraîner au stand de tir», détaille-t-il. Une polyvalence dans les différentes tâches qu’Olivier Kauffmann est justement venu chercher en devenant garde-port. «Dans une première vie, j’ai travaillé vingt-cinq ans dans l’horlogerie. J’avais besoin d’une activité variée et proche de la nature. Et puis ici, on a le plus beau bureau du monde!», se réjouit celui qui est aussi président de la Fédération genevoise des clubs de voile. «Si on y pense, je ne quitte quasiment jamais le lac. C’est que ça doit être une passion», conclut-il tout sourire.