Genève braque ses projecteurs sur les droits humains

La 20e édition du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) débute le 4 mars.

  • Isabelle Gattiker, directrice générale des programmes  du festival. FIFDH/CLAIRE ZOMBAS

    Isabelle Gattiker, directrice générale des programmes du festival. FIFDH/CLAIRE ZOMBAS

Quelques jours après le début des hostilités en Ukraine, le Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) met à l’honneur des personnes qui risquent leur vie pour leurs convictions. Rencontre avec Isabelle Gattiker, directrice générale des programmes.

GHI: Quels sont les films ou événements qui vous touchent plus personnellement dans cette édition?
Isabelle Gattiker:
J’aimerais citer les interventions des militantes américaines, libanaises, et ougandaises, respectivement Paxton Smith, Marina EL Khawand et Winnie Tushabe. Et puis, je suis aussi particulièrement sensible aux débats qui évoquent les problématiques liées au racisme, un phénomène qui n’épargne pas la Suisse et qui fera l’objet d’un échange autour de Etre noir(e) en Suisse: mettre fin au racisme systémique. Enfin, la Chine et l’inquiétude qu’elle suscite chez les défenseurs des droits humains m’interpellent. Qui peut contrer la Chine? C’est sous cet intitulé d’ailleurs qu’une discussion est agendée en présence de l’activiste hongkongais, Nathan Law.

– Comment élaborez-vous la programmation d’un festival d’une telle envergure?
Nous puisons à la source du cinéma quand il traite des tensions du monde et qu’il suscite alors des confrontations d’idées. C’est notre point de départ, ensuite nous allons approcher les organisations non gouvernementales (ONG) et les associations pour établir des liens avec les réalisateurs ou des spécialistes des questions soulevées. Je ne suis évidemment pas seule à bord. Tout au long de l’année, entre 10 et 60 collaborateurs travaillent à mes côtés. Durant le festival, ce sont 300 personnes qui sont engagées.

– Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontée?
Indépendamment des restrictions liées à la pandémie, certains auteurs de longs métrages ou conférenciers n’ont pas la possibilité, pour des raisons politiques, de quitter leur pays. C’est d’ailleurs un problème qui va croissant.

– Quelles rencontres vous ont particulièrement marquée?
Je pense à Leila Alaoui, une photographe franco-marocaine qui a été victime d’un attentat quelques jours avant d’assister au Festival. J’ai en mémoire aussi le lanceur d’alerte américain Edward Snowden, exilé en Russie qui s’est exprimé en visioconférence au Festival. Il nous a beaucoup parlé de Genève et de son désir de s’y établir un jour.

– En quoi le FFIDH est unique au monde?
Outre, le nombre de visiteurs, 40’000 chaque année, et d’invités, ce festival est ancré dans une ville au cœur des droits humains. Son caractère exceptionnel tient aussi au fait qu’il réunit dans un même espace des personnes en désaccord mais aptes à cohabiter.

Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH), du 4 au 13 mars. www.fifdh.org

CONCOURS

10 invitations à gagner

Envoyez GHI FIF, suivi de vos nom, prénom et mail, au 911 ou appelez le 0901 888 022 (depuis un téléphone fixe), code 10 (1,90fr./SMS ou appel), jusqu’au dimanche 6 mars à minuit. Ou remplissez un coupon à nos guichets.