Genevoiseries: Gourmands piques-meurons

HISTOIRE • Et si on plongeait dans le parler genevois le temps de la pause estivale? L’ouvrage d’Yves Schaefer met en scène des mots et des expressions qui fleurent bon le truculent langage populaire propre aux habitants du bout du lac. Troisième immersion linguistique.

 

HISTOIRE • Et si on plongeait dans le parler genevois, le temps de la pause estivale? L’ouvrage d’Yves Schaefer met en scène des mots et des expressions qui fleurent bon le truculent langage populaire propre aux habitants du bout du lac. 5e expédition dans le petit monde de la linguistique bien de chez nous.

Bienvenue donc chez les Pique-Meurons, autrement dit chez les Genevois. Cette appellation d’origine «contrôlée» par nos voisins savoyards à notre endroit évoque les petits chemins qui, au tournant de l’automne, sentent la noisette et les baies sauvages. Foin de bucolisme, revenons-en à nos Genevois. Pour l’origine du surnom, il faut tout d’abord préciser que meurons désignent les mûres sauvages dites aussi mûrons. C’est en tous les cas ainsi que l’on nomme le fruit de la ronce des haies sous nos latitudes romandes et limitrophes. Voilà pour le cours express de vocabulaire. Mais alors pourquoi les Pique-Meurons? L’histoire raconte qu’il y a quelques décennies, des habitants de la cité de Calvin, par l’odeur alléchée, franchissaient avec promptitude la frontière suisse pour venir grappiller les baies sucrées et les noisettes françaises. Les plus téméraires et ou avisés se munissaient même d’une gaule se terminant par une sorte de crochet. L’outil permettait ainsi d’atteindre les petits trésors de la nature nichés dans les hauteurs.

Les Pique-Meurons ont aussi fait les belles heures de la RTS dans les années 2000. La série créée par Alain Bolet et Gérard Mérou, alias Alain Monney et Gérard Mermet relatait les tribulations de Bernard, Léa, Julie et Marco et compagnie, sans oublier les guests stars comme notre chroniqueur, Thierry Meury, le bien nommé.

«Gen’voiseries», des mots en scène, d’Yves Schaefer, éditions Cabédita, 2023. Dans la même collection et du même auteur: «Vaudoiseries» (2019), «Valaisanneries» (2021) et «Fribourgeoiseries» (2022).