Genevoiseries: La Fénolan, une fashionista

HISTOIRE • Et si on plongeait dans le parler genevois le temps de la pause estivale? L’ouvrage d’Yves Schaefer met en scène des mots et des expressions qui fleurent bon le truculent langage populaire propre aux habitants du bout du lac. Troisième immersion linguistique.

Si la Mère Royaume se classe parmi les célébrités locales – et pour cause – La Mère Fénollan devenue la Mère Fénolan n’en est pas moins une figure de proue de l’histoire genevoise. A telle enseigne que son nom est devenu un synonyme de: «femme».

Mais qui était donc cette célébrité du XIXe siècle? Si les écrits ne mentionnent pas son prénom, en revanche, «ses faits d’armes» ont été évoqués dans des ouvrages savants. La Fénolan était une commerçante qui tenait une arcade sise non loin de la Madeleine. Patriote convaincue, elle était aussi réputée pour sa générosité. La fripière charitable ne manquait pas une occasion de glisser quelques monnaies sonnantes et trébuchantes dans l’escarcelle de personnes démunies de son quartier. Mais, la marchande était aussi connue pour son originalité concernant ses tenues vestimentaires. La vendeuse d’habits de seconde main et de bibelots en tout genre avait un faible pour les chapeaux. Elle aimait à collectionner et à porter les bibis particulièrement audacieux. On pourrait croire que la Mère Fénolan était parmi les premières fashionistas.

Aujourd’hui, elle posterait sûrement ses selfies sur les réseaux sociaux, dûment coiffée de ses couvre-chefs non?

«Gen’voiseries», des mots en scène», d’Yves Schaefer, éditions Cabédita, 2023. Dans la même collection et du même auteur: «Vaudoiseries» (2019), «Valaisanneries» (2021) et «Fribourgeoiseries» (2022).