Venise, au XVIIIe siècle. A l’Institut Sant’Ignazio, orphelinat et conservatoire pour jeunes filles, tout le monde s’agite en vue de la visite imminente du nouveau Pape et du grand concert qui sera donné en son honneur. Teresa, une jeune domestique silencieuse et solitaire, fait alors une découverte exceptionnelle qui va révolutionner la vie du conservatoire: un immense piano à queue est caché dans la cave. Une sorte de société musicale clandestine se met alors en place, et les orphelines vont s’allier à la domestique pour tenir tête à l’imbuvable prélat et prendre enfin leur destinée en mains.
Il ressort de ce joli film très musical une énergie follement contagieuse, transmise par un magnifique quintet de comédiennes avec à sa tête la très talentueuse Galatea Bellugi, déjà vue récemment dans «Chien de la Casse» et «La Passion de Dodin Bouffant». La sororité affichée des orphelines face à un patriarcat social et religieux totalement dépassé fait plaisir à voir, et le film convoque mine de rien un féminisme joyeux et décomplexé dont la modernité du propos fait sens malgré l’époque de l’action. Un grand coup de cœur!