INCENDIE • Dimanche de Pâques, une fumée noire s’élève dans le ciel. Le feu s’est déclenché au centre d’escalade grimper.ch, dans la Zimeysa, la zone industrielle de Meyrin-Satigny. L’alerte est donnée à 15h38 par des cavaliers qui ont aperçu des fumées s’échappant du toit. Quelques minutes plus tard, le Service d’incendie et de secours (SIS) de Genève est sur place. En tout, une centaine de pompiers et 35 véhicules vont être mobilisés pour éteindre cet incendie. Retour sur cette intervention hors-norme avec le lieutenant Nicolas Millot, porte-parole du SIS.
GHI: En quoi s’agissait-il d’une grosse intervention?
Nicolas Millot: D’abord en raison de l’ampleur. On parle d’une surface de 1500 m2. Le feu d’appartement fait partie de notre quotidien. Là, on sort de l’ordinaire. On a reçu pas moins de 146 appels en quelques dizaines de minutes. Des gens appelaient d’Hermance. Et les collègues de l’Ain ont également reçu des appels.
– Un jour férié qui plus est. Cela a-t-il un impact?
Avec la nouvelle organisation du SIS, depuis le 3 février 2020, les trois casernes sont ouvertes 24heures sur 24. Auparavant, un dimanche de Pâques comme celui-ci, seules deux des trois casernes du SIS auraient été ouvertes. Notre nouvelle organisation nous permet de garantir les délais d’intervention préconisés par la coordination suisse des sapeurs-pompiers, soit dix minutes en milieu urbain et quinze minutes dans les zones suburbaines.
– Cela vous permet de gagner du temps. C’est si important?
Avec l’ouverture des trois casernes 24h sur 24, on peut gagner 3 à 4 minutes. Or, aujourd’hui, l’ennemi principal du pompier, c’est le temps qui s’écoule. Chaque minute gagnée nous permet de mener à bien notre mission: sauver, tenir, éteindre et protéger.
– Une centaine de pompiers mobilisés un dimanche de Pâques, c’est colossal!
En effet. D’autant qu’on ne parle là que de ceux qui se sont rendus sur place. Mais, il y a aussi tout le personnel de repos ou en vacances qui a été rappelé. Et ce, afin de gérer ce qui se passe en parallèle du sinistre. On peut citer toutes ces personnes de l’ombre sans qui ce type d’intervention ne serait pas possible: les mécaniciens chargés de faire le plein des camions; le personnel de buanderie venu laver les tenues ou encore les cuisiniers mobilisés pour faire à manger aux secouristes.
– Ils sont nombreux?
Ce sont plusieurs dizaines de civils qui œuvrent aux cotés des uniformés. Tous ont abandonné leur famille en plein repas de Pâques, voire ont dû trouver une nourrice pour leurs enfants, afin de se rendre en caserne.