Incursion sur le tarmac: des jeunes sportifs lésés

COLÈRE • L’action de militants pro-climat à l’aéroport de Genève mardi 23 mai et la décision d’interrompre le trafic aérien ont bouleversé l’agenda de mineurs qui se rendaient à l’étranger pour une compétition. Explications.

  • Mardi 23 mai, des activistes ont occupé une partie du tarmac. De quoi entraîner l’arrêt  du trafic aérien durant une heure. FLICKR/GREENPEACE

    Mardi 23 mai, des activistes ont occupé une partie du tarmac. De quoi entraîner l’arrêt du trafic aérien durant une heure. FLICKR/GREENPEACE

«Cette action illégale de militants sur le tarmac de l’aéroport a des conséquences contre-productives par rapport aux causes qu’ils disent défendre. Sans parler de l’impact financier et stressant pour les autres.» Ces propos sont ceux d’une mère en colère. Son fils faisait partie d’un groupe de sportifs juniors vaudois présent à l’aéroport de Genève mardi 23 mai au matin.

Ils devaient se rendre à Budapest pour participer à une compétition internationale de plongeon en piscine, en vue d’une qualification aux Championnats d’Europe en Croatie cet été. Pour des raisons d’agenda de vols et d’entraînement à optimiser en Hongrie avant le début des épreuves, deux jours après leur arrivée prévue, un responsable du club aquatique lausannois avait réservé des places à bord de la principale compagnie grecque avec un transit à Athènes. Partis de chez eux vers 8h du matin, les mineurs, âgés de 10 à 16 ans, accompagnés de deux coachs auraient dû arriver à Budapest en fin d’après-midi. Des événements imprévus ont bouleversé leurs plans et ils n’ont pu atteindre leur hôtel que vers une heure du matin!

Correspondance loupée

Ils ont en effet loupé leur correspondance à Athènes, explique Isabelle Rochat, vice-présidente de la section plongeon du Lausanne aquatique. Après une longue attente, le groupe a pu monter à bord d’un avion pour… Munich (D) afin de parvenir à rejoindre leur destination hongroise finale en pleine nuit, soit quelques heures avant le début des entraînements officiels. «Ce ne sont pas de bonnes conditions avant de commencer une compétition sportive sélective pour ces jeunes», souligne la responsable. Elle se demandait encore mercredi qui prendrait en charge les coûts supplémentaires. «Cela leur a occasionné de la fatigue accumulée et des frais imprévus», déclare-t-elle, en pointant du doigt les conséquences navrantes qu’une simple heure d’interruption de trafic à l’aéroport de Genève avait provoquées.

A noter que ce sont les autorités aéroportuaires genevoises qui ont pris la décision de bloquer tous les vols ce mardi matin-là (lire encadré). Et ce, alors que les activistes n’occupaient qu’un stand dédié au marché des jets privés. Ces derniers disent avoir averti en amont qu’ils ne souhaitaient pas occuper le tarmac et paralyser les vols commerciaux.

Qui prend en charge les frais?

FNT • Contacté, le service de presse de l’aéroport insiste sur le fait qu’en raison du respect des procédures de sûreté provoquées par l’incursion d’activistes sur la piste, le trafic devait être interrompu. «La sécurité des passagers et des équipages est la priorité absolue du monde aérien, souligne le porte-parole, Ignace Jeannerat. Cette décision a évidemment créé des perturbations pour les passagers et nous tenons à nous excuser pour les désagréments occasionnés. Quant à la question du traitement de l’impact de cette perturbation, il se fait de la même manière que pour d’autres perturbations (orage, manque d’aiguilleurs du ciel, problème technique, panne). Ceci se réglera entre les passagers et les compagnies aériennes concernées.» Aux dernières nouvelles, recueillies auprès du club aquatique de Lausanne, la société d’aviation grecque a accepté de prendre à sa charge le vol supplémentaire via Munich.