Une fête antinucléaire à la salle communale de Plainpalais fin mai 1978 ou encore un appel, datant de 1977, à occuper des appartements aux Grottes. Ces affiches, parmi tant d’autres, témoignent du passé militant de Genève dans les années post-Mai 68. Elles sont à découvrir dans le couloir des coups d’œil, situé au premier étage de la Bibliothèque de Genève (BGE), à la promenade des Bastions. Et ce jusqu’au 4 septembre.
«Dans les années 1970, à Genève comme ailleurs en Suisse et en Europe, se constitue une galaxie de collectifs et mouvements contestataires, détaille la commissaire de l’exposition Mirjana Farkas. Leurs membres dessinent, écrivent, impriment et collent sur les murs de la ville des appels à participer, à réfléchir, à se mobiliser, à manifester.»
Emancipation des femmes
C’est cette mémoire que le Collectif Halosis créé en 1977 a mise en lumière. On y retrouve les combats qui ont animé Genève: de l’émancipation des femmes à la préservation des quartiers en passant par les préoccupations environnementales.
Certains font écho aux luttes actuelles. C’est ainsi qu’en 1978, sur fond violet, le Groupe homosexuel de Genève appelle à la mobilisation de toutes celles et ceux qui ne sont «pas-comme-les-autres». Le but: s’opposer au fait que le certificat de bonne vie et mœurs serait refusé en cas d’«inconduite notoire», à laquelle l’homosexualité était souvent assimilée.
Contre le fascisme
Sur cette autre, un corps nu se déchire sous nos yeux. Militant pour l’avortement libre et gratuit, le Mouvement de libération des femmes (MLF) interroge: «A qui appartient le ventre de cette femme? A l’Eglise? A l’Etat? Aux médecins? Aux patrons? Non, il est à elle!»
D’autres dénoncent le fascisme en Espagne ou encore la répression qui s’instaure au Chili après le coup d’Etat de 1973… Le tout est donc exposé à la BGE mais aussi virtuellement sur blog.bge-geneve.ch/affiches-sauvages.