FISCALITÉ • «Les initiants n’ont pas d’autres souhaits que de démanteler le tissu économique de notre canton pourtant pourvoyeur d’emploi. Le signal que nous devons donner à nos entrepreneurs doit être: restez ici, investissez et créez de l’emploi. Voilà la formule gagnante pour financer les prestations à la population», résume Vincent Subilia. C’est le message du directeur général de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG), à l’occasion de la conférence de presse donnée mardi 10 janvier par les milieux économiques et par plusieurs élus de droite contre l’initiative cantonale d’Ensemble à Gauche «Résistons! Supprimons les privilèges fiscaux des gros actionnaires», sur laquelle le peuple s’exprimera le 12 mars.
Pour les opposants à ce texte, la fiscalité genevoise est déjà assez contraignante pour les entreprises. «Notre canton est le champion toutes catégories confondues dans le domaine: c’est celui qui épuise et exploite le plus son potentiel fiscal, rappelle le député PLR Alexandre de Senarclens. Genève fait malheureusement honneur à sa réputation de canton le plus «vorace» de Suisse et ponctionne près de 34% de son potentiel de ressources.»
Autre argument avancé: l’initiative se tromperait de cible et risquerait d’affecter les PME (petites et moyennes entreprises), qui représentent 90% de notre tissu économique. «La rhétorique des initiants laisse penser que ce texte vise de grands actionnaires de sociétés cotées comme Nestlé, Novartis ou UBS. Mais non. Ce sont les entrepreneurs, propriétaires de PME, qui créent par leur activité des emplois dans le canton qui sont la cible privilégiée de cette initiative», estime Philippe Morel, député ayant récemment rejoint MCG.
D’autant que la droite redoute que cette initiative ne serve de précédent pour la gauche. «Ce n’est que le premier texte d’une longue série visant à augmenter les impôts que la gauche souhaite faire passer, sous couvert d’une pseudo lutte des classes, actionnaires contre salariés.
Ne rompons pas l’équilibre et ne soyons pas plus bêtes que les autres cantons et pays de l’OCDE. Il convient de refuser fermement cette initiative, de même que toutes les initiatives à venir qui visent à augmenter la fiscalité à Genève», conclut Vincent Subilia.