«Mon petit-fils de 9 ans n’ose même plus emprunter cet escalier tout seul!» s’indigne Clara*, une habitante des lieux, en montrant ce passage de la rue du Perron qui monte depuis la rue de la Rôtisserie, juste à côté d’un centre de tri des déchets. Dans la verdure environnante, plusieurs trous dans la terre, des terriers qui servent d’habitat aux rats sont bien visibles. Il n’a pas fallu plus de trois minutes pour qu’un premier muridé pointe son nez, puis un deuxième, etc.
C’est une véritable colonie de rats qui semble avoir pris possession des lieux. Ça court, ça grouille, les rongeurs se faufilent partout sans la moindre peur des humains. Au point que les riverains préfèrent éviter ce petit escalier, pourtant si pratique pour monter leurs courses. «Ah oui, j’ai très peur! Je crains qu’un rat ne me morde! Ça transmet des maladies, ces bêtes-là…» se désole Clara.
«Ce sont les poubelles du centre de tri situé en contrebas qui attirent les rats venus pour se nourrir», confie un employé du Service des espaces verts de la Ville de Genève. Clara qui passe par là tous les jours a un avis divergent. Pour elle, les employés des commerces avoisinants, qui envahissent la place à midi pour manger leur casse-croûte, seraient à l’origine de la prolifération de rats à cet endroit. «Ils repartent en laissant leurs restes de sandwiches ou autres repas. Résultat: les rats accourent pour manger», explique Clara.
Une autre habitante de la rue du Perron met, elle, en cause la présence d’une gamelle de nourriture que des habitants du quartier viendraient déposer régulièrement à l’aube juste au-dessus des terriers. «Ça doit être les mêmes qui ont bouché les pièges à rats déposés par la Ville non loin des terriers», s’indigne-t-elle. En effet, en contrebas des terriers, gisent plusieurs pièges dont les entrées sont soigneusement condamnées par des canettes et du papier ménage.
Problème pas nouveau
D’après l’employé des Espaces verts, le souci avec les rats n’est pas nouveau dans cette rue. «Des rats, il y en a toujours eu ici», rétorque-t-il. La Ville lutte contre leur prolifération en installant des pièges. Les riverains aussi confirment cette présence régulière des rongeurs. «Mais en ce moment, c’est une vraie explosion, il y en a de plus en plus et ce n’est pas du tout rassurant», témoigne un autre habitant du quartier.
*prénom d’emprunt