Le 30km/h généralisé attaqué de toutes parts

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Les recours pleuvent. Ils émanent du PLR, de l'UDC, du MCG mais aussi des sections genevoises de l'Association suisse des transports routiers (ASTAG) et du Touring club suisse, soutenues par l'ensemble des associations qui composent Genèvemobilité. Tous s'opposent au 30 km/h généralisé sur près de 300 axes. Il s'en prennent, plus précisément, à l'arrêté du 10 octobre concernant la "Modération de la vitesse maximale autorisée pour lutter contre le bruit routier sur plusieurs axes du canton dans le cadre de la stratégie de vitesse".

Aux yeux du PLR, "cet arrêté constitue un acte politique majeur, compte tenu de son impact sur l’ensemble du canton. C’est un changement fort d’organisation et de conception de la mobilité. Il a pourtant été rendu par un Département (ndlr: des Infrastructures, soit le DI) et n’est pas même signé par un conseiller d’Etat." Le MCG renchérit évoquant "les procédés déloyaux d'un conseiller d'Etat (ndlr: Serge Dal Busco à la tête du DI)". D'où le dépôt d'un recours et d'un projet de loi, déposé par les députés Daniel Sormanni et Sandro Pistis.

De leurs côtés, les membres de Genèvemobilité lancent leur offensive jeudi 10 novembre, à l'occasion d'une conférence de presse. "Nous avons déposé notre recours hier, le 9 novembre, nous précise Yves Gerber, directeur du TCS, section Genève. Il est à noter que les 11 structures qui composent notre association sont d'accord avec cette démarche." Toutes déplorent la forme comme le fond. "Sur la forme, Serge Dal Busco parle d'une consultation, alors qu'il s'agissait d'un questionnaire en ligne fermé. Par ailleurs, pas moins de quatre motions sont à l'étude au Grand Conseil. L'arrêté court-circuite tout le travail parlementaire."

"Aucune étude d'impact sur les TPG"

Sur le fond, Yves Gerber insiste sur "l'absence d'analyse globale. Il n'y a eu aucune étude sur l'impact de ces mesures pour les transports publics genevois ou encore les feux bleus." Rappelant que le 50 km/h constitue la règle selon le droit fédéral, il explique que "le maintien du 50 km/h sur les routes principales offre un meilleur compromis pour l'écoulement du trafic".  D'où la proposition de Genèvemobilité de maintenir le 50 km/h sur une cinquantaine d'axes (sur les 300 concernés par l'arrêté). "Il faut garder la notion de hiérarchie des réseaux. Notre recours porte sur 16,6% du tout, souligne le directeur. On n'est pas en train de dire qu'il faut garder le statu quo. Encore moins de nier la problématique du bruit et de son impact sur la santé des habitants! ." Et de préconiser la mise en place d'autres outils dans la lutte contre la pollution sonore: "la mise en place de phono-absorbants, le travail de prévention envers les usagers de la route ou encore la promotion des pneus silencieux."

De son côté, le DI, par l'intermédiaire de son porte-parole, Roland Godel, cité par l'ATS, estime que ces oppositions ont pour conséquence "un retard regrettable dans la mise en oeuvre".