ÉVÉNEMENT • De quoi pousser des miaulements de joie! Dès le 21 février, le Chat envahit la cité du bout du lac. L'hilarant personnage de BD arrive en version XXL. Soit vingt statues de bronze de 2,5 tonnes chacune. Interview de Philippe Geluck, heureux papa du célèbre matou depuis près de 40 ans:
GHI: L'exposition «le Chat déambule» va passer deux mois sur le quai Wilson. Après Paris, Bordeaux et Caen, c'est la première fois qu'elle traverse la frontière. Pourquoi Genève?
Philippe Geluck: On l’a en effet inaugurée sur les Champs Elysées et la voilà maintenant à Genève, dos au lac et face aux promeneurs - c’est mieux pour les photos-. On a l’impression de partir à l’aventure! On est excités et impatients. D’autant que Genève me paraissait aller de soi. Le Chat et moi avons une grande complicité avec la Suisse romande. Pour ma part, entre 1975 et 1985, en tant qu’acteur j’ai souvent joué ici: au Théâtre Saint-Gervais et à la Comédie. Puis, quand j’ai créé le Chat, l’Illustré m’a très vite demandé de le dessiner pour lui. Et il a toujours eu beaucoup de succès auprès des Romands.
− Comment expliquez-vous ça?
Ici, le public est très amateur, très sensible à mon humour. Pour 100 habitants francophones, il y a une proportion plus grande d’acheteurs de BD du Chat en Suisse romande qu’en France. Je pense qu’il y a une proximité entre l’humour belge et suisse. D’ailleurs les blagues suisses de mon ami Henry Dès m’ont toujours fait hurler de rire.
− Comment est venue l'idée de passer de la BD à la 3D et surtout à ces statues monumentales?
J’ai retrouvé dans mes archives des choses que j’avais modelées quand j’avais 17-18 ans. J’ai d’ailleurs exposé des travaux en galerie. Quand le Chat est né en 1983, il ne m’a pas fallu longtemps avant de le représenter en 3D ou sur de grandes toiles acryliques. Et aujourd’hui avec ces statues de 2,5 tonnes chacune.
− Derrière cette expo, il y a un objectif. Lequel?
J’ambitionne de faire un musée du Chat et du dessin d’humour à Bruxelles. Il devrait voir le jour en 2025. Le but est d’alimenter la cagnotte destinée à créer le musée en vendant les statues du Chat. Chacun des 20 modèles existe à double: soit 40 statues à vendre. On a déjà 22 acheteurs.
Quelles sont celles qui remportent le plus de succès?
Le danseur ou plutôt «Tutu et Grominet» a vite trouvé acquéreur. Ont aussi cartonnés: La «Flûte à bec» et le «Rawahajpoutachah» pour lequel le Chat joue les fakirs perchés sur des becs d'oiseaux. Moi, j’ai beaucoup d’affection pour «Pipi et Grobidet».
− Que peut apporter le Chat en cette période encore marquée par le Covid?
De la joie. On a préparé cette exposition avant la pandémie. Mais, aujourd’hui, elle a pris un sens plus fort encore. 5 millions de personnes l’ont vue et nous ont remercié d’apporter de la joie. On les a vues rire, sourire, bavarder entre eux, revenir en famille, entre amis… Et caresser les sculptures, au point que la patine se met à dorer par endroits. Et, Le Chat adore être caressé! D’autant que, quand un chat de 2 tonnes ronronne, je ne vous raconte pas le bruit que cela fait!
Exposition Le Chat déambule, du 21 février au 24 avril, quai Wilson