Le Conseil municipal siège une heure de moins

  • Le Conseil municipal de la Ville de Genève a écourté ses plénières. (MP)

La séance du Conseil municipal de la Ville de Genève du 1er et 2 novembre s'est achevée hier soir. Petite nouveauté passée quasi inaperçue: depuis début juillet, les plénières du délibératif ont été écourtées. Motif? Permettre aux élus d’assister aux débats sans péjorer leur vie professionnelle et/ou familiale. 

Yves Herren, conseiller municipal indépendant, figure parmi ceux qui ont voté en faveur d’un changement d’horaire. «Commencer à 17h30 au lieu de 17h, me semblait parfaitement légitime. En plus de notre engagement public, nous exerçons parfois des professions qui ne nous permettent pas de nous libérer aisément si tôt dans l’après-midi. Cependant, avec cette modification d’horaire, nous siégeons une heure de moins car la fin de session sonne toujours à 23 heures. Or, au regard du volume de dossiers à traiter et de leur urgence, cette amputation peut prétériter le traitement des sujets soumis au débat politique», explique-t-il. 

Pour la présidente du bureau du Conseil municipal, la verte Uzma Khamis Vannini, la révision du temps de travail des élus lors des séances plénières n’a rien d’une extravagance mais résulte au contraire de maintes doléances. Pour en saisir les contours, l’avocate circonscrit la tâche qui incombe aux élus de la Ville. «Un travail de qualité, entre commissions, caucus, correspondances entre conseillers municipaux, échanges avec les citoyens, engagements au sein de associations, échanges intercaucus, études sur le terrain, qui permettent de rester proche de la réelle politique dans des dossiers qui se complexifient, équivaut au minimum à un 30%», affirme-t-elle.

Si certaines de ces activités sont rémunérées – les séances plénières, les caucus et les commissions – ce n’est pas le cas pour la totalité de l’investissement consenti par les représentants du délibératif. «Ce qui fait notre force, c’est d’être précisément un parlement de milice au sein duquel toutes les professions se côtoient apportant chacune des expériences complémentaires. Or, en dehors des fonctionnaires dont les contrats disposent d’un temps pour l’engagement politique, les représentants (hors ceux qui ont un rôle syndical) n’en bénéficient pas». C’est une des raisons pour lesquelles certains renoncent à exercer un mandat. «C’est vrai pour de jeunes parents, c’est vrai aussi pour des professions libérales qui doivent réduire leur temps de travail - sans pour autant voir une diminution de leurs charges fixes - mais aussi des employés qui n'ont pas d'allègement de leur cahier des charges et doivent rattraper ce temps», plaide Uzma Khamis Vannini.

Cet argumentaire couperait-il l’herbe sous le pied de ceux qui relèvent que la réduction horaire n’a pas impacté le montant de la rémunération des élus? Les jetons de présence versés pour les deux séances plénières demeurent fixés à près de 300 francs.