Le Service des Sports de la Ville de Genève a décidé de limiter l’accès à sa salle de musculation des Vernets. Pour renouveler son abonnement, c’est désormais la galère. Il faut se présenter au guichet le premier dimanche de chaque mois. Mieux encore, à 9 heures, au saut du lit. De plus, les sésames sont vendus aux compte-gouttes. Cinquante par session, pas un de plus! «Dimanche dernier, on a fait la queue pendant près de deux heures, sous l’œil d’un agent qui surveillait la foule», témoigne Pierre Jaillet, un habitué du local. «L’offre étant limitée, de nombreuses personnes sont reparties bredouilles et frustrées. »
Ambiance tendue
Du côté de la direction, on justifie cette nouvelle politique par des questions de sécurité. «Notre salle ne peut accueillir qu’un nombre restreint d’utilisateurs. Et, sur place, il convient de se prêter les machines avec courtoisie. Or, certains ne l’ont pas compris », confie Sybille Bonvin, cheffe du Service des Sports. «Les esprits s’échauffaient les jours de grande affluence, il fallait réagir. Nos collaborateurs n’ont pas les compétences pour gérer ce type de conflits.»
Le fitness des Vernets ne saurait devenir un havre pour pugilistes, certes. Mais y avait-il vraiment de graves problèmes d’incivilités? Tous ne partagent pas cet avis. «Ce lieu fonctionnait à la satisfaction des 300 personnes qui le fréquentaient à l’année», certifie Pierre Jaillet. «Il fallait simplement attendre un peu lorsque la salle était à sa capacité maximum.» A noter que Pierre Jaillet constitue un groupement des utilisateurs des Vernets.
Suite ou fin?
Le Service des Sports a donc choisi d’en limiter l’accès, en prenant des mesures dissuasives. Des mesures provisoires. Sybille Bonvin: «On va observer comment cela se passe, avant d’envisager la suite.» Si suite, il y a. «On s’interroge. La Ville doit-elle vraiment proposer cette prestation, alors que l’offre abonde à Genève?» Bonne question. Groupement des utilisateurs des Vernets, e-mail: usersvernets@bluewin.ch