Depuis deux mois, les cloches de l’église de Soral ne sonnent plus la nuit. Ce silence forcé fait suite à la plainte de deux familles – dont l’une arrivée récemment – importunées par le bruit du carillon, qui dépassait les normes légales en matière de décibels. De concert avec le Service du bruit (Sabra) et le vicariat, la paroisse catholique a donc décidé d’arrêter les ding dong entre 22h et 7h du matin. Au grand dam d’une trentaine d’habitants, qui se sont plaints de la situation. La Mairie a envoyé une lettre à la paroisse pour l’inciter à revoir sa position.
Cloches et cocoricos
«Par cet arrêt, les responsables de la paroisse ne respectent pas une tradition séculaire, ni l’histoire de l’église, ni celle du village, ni le rythme des heures donné par le son du clocher», regrette Gérard Fontaine, adjoint au maire, qui s’exprime en tant que simple citoyen. Un avis que partage le Soralien Pierre Corpataux, qui plaide, lui aussi, pour le rétablissement du carillon nocturne. Quitte à faire signer une pétition aux 772 habitants de sa commune. «Cette décision m’attriste, même si elle est dans l’air du temps, malheureusement, souligne-t-il. Les citadins qui s‘installent à la campagne rêvent de calme et d’air pur. Or, la ruralité a aussi ses inconvénients, en termes de voisinage, et ils doivent en être conscients avant de déménager, ce qui leur évitera de faire du foin par la suite.» Et notre interlocuteur de conclure, en évoquant le triste sort du coq de Sézenove. «Suite à la construction d’un immeuble à côté d’une belle ferme, ce dernier a fini à la casserole, car il importunait les résidents.» Comme quoi, à la campagne, il n’y a pas que les cloches des églises (ou des vaches) qui dérangent les nouveaux venus. Les cocoricos aussi. Désolant.