«C’est aberrant. On perd un temps fou à trouver les informations nécessaires», s’emporte Bertrand Tournier, propriétaire de la régie immobilière du même nom. En cause? Le contenu numérique de la Feuille d’avis officielle (FAO). Depuis le 4 janvier 2017, le vénérable organe d’information de l’Etat n’existe plus sur format papier. Et cette mutation fait pas mal de mécontents. «Les utilisateurs sont complètement paumés. Tout est devenu très compliqué. Avant, on prenait le journal imprimé et on trouvait tout d’un simple coup d’œil: accords sur les marchés publics, décès, avis des offices des poursuites et faillites, ventes immobilières et autres autorisations de construire. Aujourd’hui, dans le flux indigeste du site, il nous faut une personne qui passe 2 à 3 jours par semaine pour faire le même travail. Ce n’est pas gérable d’autant que cela pénalise de nombreux corps de métiers comme les régisseurs, avocats, notaires, architectes, journalistes...», pointe encore Bertrand Tournier.
Pour lui, les responsables de la FAO ont paramétré la nouvelle plateforme à leur idée, «sans interroger les professionnels ou les utilisateurs. Il faut revoir la copie de toute urgence. Ce qu’on demande, c’est un système facile, lisible et qui ne nous fasse plus perdre notre temps.»
Plateforme évolutive
Message partiellement entendu par le Département présidentiel (PRE), en charge de la FAO. «Nous avons effectivement reçu des remarques sur la lecture qui est difficile, sans vue d’ensemble», reconnaît Florence Noël, directrice de communication au PRE. Qui poursuit: «En collaboration avec plusieurs lecteurs et utilisateurs professionnels, nous avons entrepris, dès janvier, une analyse précise de ces remarques. Cette analyse a été terminée en février et des développements techniques sont déjà en cours. D’ici le 28 avril prochain, par exemple, la FAO numérique offrira la possibilité de télécharger une compilation des avis qui auront été publiés dans la journée. D’autres adaptations permettant une meilleure vue d’ensemble seront également implémentées», promet Florence Noël. Qui conclut: «De manière générale, la FAO numérique est une plateforme évolutive, qui bénéficiera d’adaptations et de nouvelles fonctionnalités régulièrement.»
Pour mémoire, rappelons que le basculement au tout numérique de la FAO avait été entériné par le Grand Conseil en raison, notamment, du déclin de la version imprimée, créée 1752, et de son nombre d’abonnés.