«Ce n’est pas la fin du monde, mais ça fait partie de ces petites choses qui irritent au quotidien.» Nouveau résident de la rue Peillonnex, à Chêne-Bourg, Roland* affirme ne pas faire un fromage de ces caddies qui traînent régulièrement devant chez lui. Toutefois, il ne s’est pas privé de signaler son mécontentement. A deux reprises, il a attaché sur les chariots de supermarché abandonnés quelques mots bien sentis: «Par votre geste, on voit tout votre égocentrisme et votre fainéantise», signale ainsi une feuille plastifiée, posée il y a quelques jours. Un geste d’humeur qu’il justifie par le fait que ces épaves, venues des enseignes voisines, «bloquent chemins et places réservées aux vélos».
Récupération
Côté grandes surfaces, justement, Aldi déplore la situation et le manque de civisme des clients, tout en montrant son impuissance. L’adjoint du gérant signale ainsi «une bonne trentaine de disparitions chaque année. Nous essayons de les récupérer, mais ce n’est pas franchement évident.» A la Migros de Chêne-Bourg et à la Coop de Thônex Centre, toutes proches, on ne constate pas de recrudescence des pertes, tout en reconnaissant «qu’un ou deux chariots sont régulièrement manquants».
Des chiffres très bas qui sont peut-être dus à la vigilance des autorités communales. «Des caddies, il y en a partout. Nous en trouvons 5 à 6 par semaine», affirme ainsi Dominique Cuozzo, chef de service adjoint au domaine public de la commune de Chêne-Bourg. «Nous nous occupons de les rassembler et, lorsque nous en avons une dizaine, nous les ramenons dans les supermarchés alentour», ajoute M. Cuozzo, pour qui «s’il ne s’agit pas d’un problème grave, ça fait tout de même désordre de voir ces chariots dans la rue».
Quant à Roland, il a eu la satisfaction de voir que les caddies, sur lesquels il avait apposé – en janvier et en mars – ses deux placards, avaient été enlevés dès le lendemain… Avant de les revoir, le week-end dernier (avec leurs messages) sur la portion piétonne de la rue Peillonnex! «Je trouve désolant, note-t-il avec un peu d’amertume, le manque de réaction des gens.» Une situation qui – sauf sursaut citoyen – est amenée à perdurer puisque ni la commune, ni les grandes enseignes de distribution, n’ont de plan d’action pour améliorer la situation.
*Prénom connu de la rédaction