«La fréquentation a augmenté de 11% en quatre ans»

CULTURE • La saison muséale 2019-2020 fera la lumière sur les changements profonds de notre monde. Mêlant ainsi transition et transmission. Conseiller administratif en charge de la Culture et du Sport, Sami Kanaan nous livre les temps forts de ces prochains mois. Interview.

  • Sami Kanaan se réjouit  de la «progression remarquable»  du nombre de visiteurs. NICOLAS SCHOPFER

    Sami Kanaan se réjouit de la «progression remarquable» du nombre de visiteurs. NICOLAS SCHOPFER

GHI: Quels sont les chiffres en termes de fréquentation des musées? Sami Kanaan: En 2018, les 15 musées publics et privés fédérés au sein de la Conférence des musées genevois ont comptabilisé 1’704’548 visites, ce qui révèle une progression remarquable puisque l’on enregistre une augmentation de +11% en quatre ans.

– Comment expliquez-vous cet engouement? Par la capacité des musées genevois à proposer aux publics des expériences inédites –sur des thématiques très diverses – en lien avec les enjeux actuels de notre société et par le biais d’une importante offre de médiation culturelle. Mais aussi d’avoir réuni les musées genevois publics et privés dans une dynamique collaborative, avec une communication commune et des événements mobilisateurs comme La Nuit des musées. Cela permet certainement de proposer une offre plus claire pour le public qui y trouve un intérêt grandissant.

– Quels sont les moments forts de la saison muséale 2019-2020? Cette nouvelle saison interpelle sur les changements et les évolutions que vit notre monde. C’est véritablement la thématique de la transition, qui rejoint celle de la transmission d’ailleurs, qui est au cœur des principales propositions. La richesse des collections des musées de Genève permet de dégager un vaste champ de questionnements, de leur donner de la profondeur et une assise, mais aussi d’offrir un ancrage tangible: les œuvres et les objets sont là, bien réels!

– Avec, en parallèle, la volonté d’inclure les Genevois… J’aimerais insister sur le fait que pour accompagner ces propositions culturelles, chaque institution déploie une palette d’actions de médiation autour de ses expositions. Le vaste programme d’événements, de visites, de conférences, d’ateliers, de tables rondes est une des clés du renouveau de l’image des musées et de leur attractivité auprès des publics. Et c’est un élément pour lequel je me suis engagé personnellement depuis de nombreuses années. Voir ce renforcement se concrétiser me ravit donc!

– Autrement dit, votre rêve d’ouvrir les musées à toute la population se réalise? Globalement oui. Nos musées mènent de nombreux projets en collaboration avec les associations d’aide aux migrants, les maisons de quartier, l’Université ouvrière de Genève, les crèches, etc. Un gros effort est fait aussi en termes d’accessibilité aux publics en situation de handicap. J’aimerais que le musée soit un lieu ressource ouvert sur son quartier et plus largement sur la cité. Et on voit que ça fonctionne!

– Quid des jeunes générations? Vous misez sur le digital pour les attirer? Dans les musées, comme partout, le digital doit être un outil et pas une fin en soi. Il ne s’agit pas de gadgétiser le musée pour y attirer les jeunes générations, mais d’utiliser les nouvelles technologies de manière pertinente et intégrée. L’exemple du succès de l’expérience «Genève 1850» de réalité virtuelle que j’ai initiée, en partenariat avec la fondation Artanim, en est pour moi la meilleure illustration.