«Le traité de Turin, c’est l’amorce du Grand Genève!»

ONEX • Alors que 2016 marque le bicentenaire de l’annexion des communes réunies, l’ancien conseiller d’Etat Pierre Wellhauser se penche sur l’histoire d’Onex dans son identité et son rapport aux autres.

  • «Le traité de Turin, c’est l’amorce du Grand Genève!»

    «Le traité de Turin, c’est l’amorce du Grand Genève!»

«Bernex-Onex-Confignon était une très grande commune française. C’est une entité territoriale qui a bien fonctionné, dans le respect des différentes confessions», débute Pierre Wellhauser. Française? Oui, jusqu’à la signature du traité de Turin, en 1816, qui voit la France et la Sardaigne céder 30 communes à la République de Genève. Voilà le point de départ de Onex, une histoire genevoise, le livre de Pierre Wellhauser à paraître début avril.

Ancien conseiller d’Etat (1977-89) et ancien membre de l’exécutif onésien (1967-77), Pierre Wellhauser est aussi un amoureux d’histoire. Mais pas un historien! «Je me défends d’être historien, lâche-t-il. Je n’ai pas voulu faire un bouquin compliqué mais quelque chose de lisible par tout le monde.»

Un passé bien présent

A son indépendance en 1851, Onex compte 260 habitants, surtout des agriculteurs. Durant un siècle, elle ne verra se succéder que sept maires, «ce qui est assez démonstratif de la stabilité de la commune», note Pierre Wellhauser. J’ai cherché à montrer les relations de ces villageois, avec leur environnement, avec Genève qui était la ville la plus proche, avec laquelle ils travaillaient, mais aussi leurs échanges avec les Savoyards, dont ils ont souvent été sous la servitude…»

«La cession des communes réunies a offert à la République un territoire qui a permis un développement économique important…», poursuit l’écrivain, citant Vernier ou Carouge. Mais si Pierre Wellhauser devait nourrir un regret, ce serait celui-ci: «Quand ont été négociées les limites de la frontière avec les Français, Pictet de Rochemont voulait intégrer les territoires des pieds du Salève et du Jura. Mais les Genevois ont eu peur de ces catholiques trop près…»

Pour autant, on y vient. «Aujourd’hui, nous voulons faire le Grand Genève. Il s’articule dans ce qu’il aurait déjà dû être à l’époque. Le traité de Turin, c’est l’amorce du Grand Genève!»

«Onex, une histoire genevoise» de Pierre Wellhauser, éditions Cabédita. 28 fr. Parution le 5 avril. En librairie au auprès de l’éditeur: www.cabedita.ch, 021 809 91 00.

Communes: le temps des fusions

BD • «45 communes dans le canton, c’est beaucoup trop, estime l’ancien conseiller d’Etat Pierre Wellhauser. Je suis partisan des fusions, par exemple entre le plateau du Petit Lancy, Onex, Bernex et Confignon. On multiplie les administrations sur de petites entités d’habitants. En termes de gestion et d’efficacité, c’est un non-sens.» Mais le temps des fusions viendra. «Il faut que les esprits soient convaincus. Les communes de Plainpalais et du Petit-Saconnex ont bien été intégrées. D’ici 20 ou 25 ans, ce sera presque une obligation.»