Une hausse de 22% entre 2019 et 2020. Le Tribunal des mineurs peine à répondre face à l’explosion de la quantité de dossiers qui arrivent sur son bureau. Le nombre d’entrées atteint 4260. En hausse constante depuis 2016, l’activité de cette juridiction ne connaît pas de trêve, même en temps de pandémie. Parmi ces affaires, une partie concerne les mineurs non accompagnés (MNA). Il s’agit d’individus mineurs qui séjournent en Suisse sans représentant légal et sans titre de séjour valable. Entre mai et décembre 2020, 468 procédures ont été ouvertes dans ce cadre, «ce qui est considérable», précise le compte rendu de l’activité du pouvoir judiciaire, présenté mardi 13 avril à la presse.
Plus de 100’000 procédures traitées
L’année 2020 aura été marquée, on s’en doute, par le Covid-19. La pandémie aura eu pour effet la baisse du nombre de procédures entrées mais aussi sorties. «Heureusement, sur l’ensemble de l’année, les mesures prises ont permis de réduire fortement l’impact de la pandémie. Nous sommes passés à travers la tempête», souligne le procureur général Olivier Jornot.
Au total, le nombre de procédures traitées dépasse les 100’000. En matière pénale, les principales infractions sont celles liées à la circulation routière et à la loi sur les étrangers et l’intégration (soit les affaires de migration illégale et de travail au noir).
L’année 2020 a vu une hausse des infractions économiques (+18%) qui ont du coup été plus nombreuses que les infractions à la loi sur les stupéfiants (-11%).
Autre particularité de 2020: le nombre d’audiences est repassé sous la barre des 5000, enregistrant une baisse de 14% par rapport à 2019.
Le Tribunal de police a lui aussi vu les effets du Covid, soit une diminution de 19% des entrées. Le Tribunal criminel a, quant à lui, jugé trois procédures l’an dernier. Dans l’une, un prévenu a été condamné pour l’assassinat d’un homme de 25 ans qu’il avait percuté et écrasé sur un parking à Meyrin en juin 2017. Dans la deuxième, deux prévenus ont été condamnés pour tentative d’assassinat et brigandage aggravé pour avoir agressé des passants, lors d’une nuit de décembre 2017 à la Servette. Quant à la troisième, elle concernait cinq prévenus dont deux ont été condamnés pour brigandage qualifié, mise en danger de la vie d’autrui et incendie intentionnel suite au braquage de la Coop des Palettes au Grand-Lancy en février 2016.