En admirant le Salève, vous avez sans doute remarqué deux étranges taches sombres sur son flanc. La première est apparue début avril. «Elle a déjà commencé à se fondre dans la couleur naturelle de la roche», indique Bernard Chavaz, cogérant de la SARL Carrières du Salève, qui, comme son nom l’indique, exploite les carrières. Quant à la seconde, le chantier entamé en avril s’est achevé mercredi 22 juillet.
Toilettage annuel
But de l’opération: «Réduire l’impact visuel de la carrière.» Comment? Grâce au dépôt d’une patine à base de compost végétal, la roche mise à nu par l’exploitation paraît plus vieille. «Le procédé Naturoc nous permet de gagner une trentaine d’années sur le processus de vieillissement naturel», souligne Bernard Chavaz.
Chaque année ou presque, le Salève bénéficie de ce traitement, via la société Millet. «Les premiers essais ont débuté dans les années 1990», précise Bernard Chavaz. Au fil des décennies, le procédé a été affiné. «Par exemple, aujourd’hui, on applique une teinte plus foncée car on a remarqué que durant les six premiers mois, on perd deux à trois tons», poursuit-il. D’où l’aspect noir actuel qui va donc s’estomper dans les mois à venir pour laisser place à une couleur plus naturelle.
Eboulement en 2017
A noter que la partie haute teintée en avril avait été mise à nu non pas suite à l’exploitation du calcaire mais en raison de l’éboulement survenu le 11 novembre 2017. Le même procédé a été appliqué: «Non sans mal car la zone était hors d’atteinte pour la machine, il a fallu envoyer du personnel encordé et héliporter du matériel», raconte Bernard Chavaz.