Le 9 août dernier, Genève a reçu de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) les informations devant lui permettre de se prononcer dans les dix jours sur la hausse présumée des coûts en 2020. Cette hausse servant de base à la fixation de nos primes. Alors que notre canton s’apprête à verser 186 millions supplémentaires pour aider la classe moyenne à supporter ces charges qui ne cessent d’augmenter, un contrôle accru s’imposerait. Or, la censure de l’OFSP s’accroît encore. Ni les primes encaissées par nos assureurs en 2018, ni celles réclamées par eux en 2020 ne nous sont communiquées. Dans ces conditions, des augmentations de primes peuvent nous tomber dessus sans que nous ayons pu en discuter la justification préalablement.
Il est exclu que Genève s’associe à ce simulacre de contrôle. Certes le coût par assuré dans notre canton est supérieur à la moyenne suisse. Mais comment mener, de manière crédible pour notre population, des actions ciblées de maîtrise des coûts s’il n’est pas possible de garantir la transparence comptable?
Pour mémoire, les primes 2018 ont été calculées sur la base d’une hausse qui ne s’est pas réalisée! Et cela a permis à nos assureurs d’augmenter encore leurs réserves qui sont désormais de 9,4 milliards de francs, soit un excédent de 4,6 milliards.
L’extrapolation des coûts ne sert donc qu’à l’extraspoliation des assurés. Cet argent est pourtant le nôtre et il doit nous revenir, sous une forme ou sous une autre. Alors que notre parlement fédéral ne semble pas avoir d’autre préoccupation que de transférer une part accrue du financement des coûts de nos assureurs vers les cantons, ou, autrement dit, des assurés vers les contribuables. Pourtant rien de durable ne pourra se faire sans transparence.