Un boxeur genevois à la conquête de Vegas

SUCCESS STORY • A 28 ans, Yoann Kongolo gagne combat sur combat par KO. Alors qu’il s’apprête à combattre aux Etats-Unis, un documentaire revient sur sa trajectoire hors norme.

  • Yoann Kongolo réalise l’exploit d’être performant à la fois en kickboxing et en boxe anglaise. LAURENT GRABET

    Yoann Kongolo réalise l’exploit d’être performant à la fois en kickboxing et en boxe anglaise. LAURENT GRABET

  • Yoann Kongolo réalise l’exploit d’être performant à la fois en kickboxing et en boxe anglaise. LAURENT GRABET

    Yoann Kongolo réalise l’exploit d’être performant à la fois en kickboxing et en boxe anglaise. LAURENT GRABET

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Yoann Kongolo a le vent en poupe. Mi-septembre, le combattant à la trajectoire hors norme montera sur les rings de Las Vegas. Et ce vendredi 9 septembre, Road To Glory, un documentaire revenant sur l’itinéraire de ce boxeur bien connu à Genève, sera rendu public dans le cadre de l’événement Un autre cinéma au Chic club de Lausanne. Au fil des images, on y apprend notamment qu’à 11 ans, il a fini à l’hôpital après avoir été tabassé par un gars de son quartier de six ans son aîné. Et aujourd’hui, le boxeur lui en reste reconnaissant! «C’est grâce à ce type si je suis aujourd’hui professionnel, raconte le Suisse d’origine congolaise né à Genève voici 28 ans. A l’époque, je m’étais mis au karaté pour me venger mais mon professeur m’avait d’emblée appris à maîtriser mes émotions et canaliser mon énergie.»

Pro à 21 ans!

A 11 ans, le préado participe à son premier combat et gagne. A 15 ans, il s’aligne contre des adultes et devient champion suisse. A 18 ans, une fois son apprentissage en poche, il bifurque vers le kickboxing. Il devient pro à 21 ans avec sa première victoire par KO. «J’ai toujours voulu montrer que j’étais le meilleur ou que je pouvais le devenir», explique-t-il. De 2012 à 2015, sous l’égide du manager genevois Carl Emery, Kongolo enchaîne les victoires à l’Arena, à la salle omnisport du Petit-Lancy ou encore au stade du Bout-du-Monde avant d’intégrer la prestigieuse ligue Glory dont il est actuellement numéro 2.

Spécialisé dans les KO…

Fin août, le Suisse a battu à Moscou un redoutable Russe. C’était son 3e combat pro en boxe anglaise, sa 3e victoire et son 2e KO, sa «marque de fabrique». Kongolo en a déjà dispensé au total 45 en une centaine de combats (dont un en MMA – les arts martiaux mixtes – en 2012) et bien souvent avec ses pieds. Sa jambe droite est d’ailleurs tatouée d’un dragon symbole de puissance.

«En montant sur le ring, je me sens comme un gladiateur rentrant dans l’arène. Je suis transporté par ces regards rivés sur moi.» En ces instants, le sportif s’appuie sur sa foi chrétienne. Il prie pour ne pas se blesser et se signe avant chaque combat en versant un peu d’eau bénite sur ses gants.

Aîné d’une modeste famille de huit enfants, le boxeur puise beaucoup de force auprès de son père, un Congolais, ancien trompettiste de jazz célèbre et de sa maman, une forte femme Fribourgeoise qui lui a donné la vie à 16 ans. «Ils m’ont appris le respect et à donner le meilleur. Ces valeurs, ma compagne et moi les transmettons à notre fils de 3 ans.»

Et puis il y a la fierté des racines africaines. Le racisme? Yoann Kongolo l’a croisé. «A chaque succès, je suis présenté comme Suisse alors qu’à chaque échec, on met l’accent sur mes origines africaines… Mais je suis fier de représenter la Suisse.» Le passionné a déjà amorcé une reconversion voici un an et demi, en ouvrant à Prilly (VD) Fight-District, une salle dédiée principalement à la boxe anglaise, au kickboxing, à la boxe Thaï et au MMA. Aujourd’hui, la boxe reste toute la vie de celui qui est déjà champion d’Europe de kickboxing. Road to Glory, un beau documentaire revenant sur sa trajectoire vient de sortir. Et l’athlète «s’inflige» 36 heures d’entraînement hebdomadaire en vue de combats qu’il disputera mi-septembre à Las Vegas. Son objectif? «Décrocher un jour un titre mondial!»