«On a entendu plusieurs déflagrations, comme des bruits de pétards. Puis des hurlements et tout a dérapé en quelques secondes. Saisie de panique, une véritable vague humaine a déferlé sur nous», raconte, encore sous le coup de l’émotion, Jean-Marie. Comme d’autres vacanciers, le Genevois s’apprête à rentrer de Sardaigne (Italie) en famille, ce jeudi 20 juillet. Il est près de 14h30 dans le hall de l’aéroport Costa Smeralda d’Olbia quand la situation dégénère. «Les gens ont pensé à un attentat. En raison des vacances, il y avait une foule importante dans le hall. Ça courait et criait dans tous les sens. La bousculade était générale. Mes petits-enfants et leur mère se sont réfugiés sous les tables d’un restaurant. Personne ne savait ce qui se passait. Je n’ai jamais vécu une chose pareille de ma vie», appuie le septuagénaire.
Enorme frayeur
La tension va se prolonger d’interminables minutes avant que le calme ne revienne progressivement. Et avec lui, les premières explications des agents de sécurité. Absurdes. «C’est une fausse alerte. Pas d’attentat, mais des étudiants qui ont fait exploser plusieurs bombes surprises pour fêter leur diplôme. «Le tout juste en face d’un poste de police de l’aéroport», précise de son côté Pascal. Ironie de l’histoire, les jeunes diplômés de l’Université de Sassari, à l’origine de la panique collective, fêtaient leur licence en… économie de tourisme, explique le site internet www.olbia.it.
Mesurer les retombées de leurs actes irresponsables, surtout dans un climat général d’anxiété et de peur d’attentats dans un lieu particulièrement sensible comme le hall d’un aéroport, est aujourd’hui l’affaire de la police italienne. Selon les témoignages recueillis, les forces de l’ordre ont pris très au sérieux la piste d’un attentat et sont intervenues en nombre et lourdement armées.
A la clé, plus de peur que de mal même si un premier bilan fait état de trois blessés légers. Quant aux voyageurs à destination de Genève, ils ont pu regagner leur domicile dans la journée. Avec pas mal de retard et le souvenir d’une énorme frayeur qu’ils ne sont pas près d’oublier.