C’est un braquage spectaculaire qui revient sur le devant de la scène. Celui du change Migros de Chêne-Bourg, attaqué le 2 novembre 2013. Depuis mardi 2 février et jusqu’à vendredi, se tient à Lyon le procès en appel de deux des accusés. Condamnés par la Cour d’assises du Rhône en mai 2019, les deux hommes âgés de 42 ans et 44 ans ont écopé chacun de 10 ans de réclusion criminelle alors qu’ils visaient l’acquittement.
Pour rappel, les faits remontent à l’automne 2013. Il est 7h56, lorsque deux BMW débarquent devant ce bureau de change, célèbre pour avoir déjà été braqué en novembre 2010. Après avoir écarté un passant, les malfaiteurs cagoulés et armés utilisent le véhicule tout-terrain pour enfoncer la baie vitrée. L’attaque ne prend qu’une trentaine de secondes.
Munis de fusils d’assaut
Tandis que deux individus pénètrent dans les locaux, les autres montent la garde à l’extérieur, munis de fusils d’assaut, dont une kalachnikov. C’est alors que l’un d’eux s’écrie: «Les flics!» S’en suivent des échanges de tirs entre les braqueurs et les deux gendarmes, venus du poste de police situé juste en face. Les malfrats prennent la fuite en direction de la France. Sur place, les enquêteurs découvriront des explosifs et des planches à clou de fabrication artisanale.
«Du jamais vu en Suisse»
De quoi faire dire à Me Robert Assaël, avocat des deux policiers: «Ce braquage d’une violence inouïe est le fait de bandits, déterminés et sans scrupule, qui ont attaqué ce bureau de change comme s’ils partaient à la guerre, au mépris de la vie humaine. Cette violence extrême, c’est du jamais vu en Suisse!»
Evoquant le rôle de ses clients dans cet événement, il ajoute: «Les policiers sont intervenus de manière proportionnée et très professionnelle, avec courage, maîtrise et lucidité. Ce jour-là, ils ont eu peur de mourir et sont encore marqués aujourd’hui.»
La plaidoirie des parties civiles est prévue jeudi 4 février. Le réquisitoire et les plaidoiries de la défense vendredi.