THÉÂTRE • Il avait volontairement disparu du petit écran qui l’avait rendu célèbre. Vincent McDoom, personnage atypique, revient par la grande porte. Le voilà qui campe, Maria, une gouvernante volubile et maladroite dans la pièce de Steve Bally, Hasta La Vista. Petite parenthèse enchantée avec une personnalité détonante.
GHI: Parmi ceux qui vous ont vu évoluer dans l’émission de téléréalité française, «La Ferme Célébrités» ou d’autres cases télévisuelles, il n’y avait guère de doute que vos prédispositions vous permettraient de basculer du côté de la comédie?
Vincent McDoom: Les choses ne sont pas aussi simples. Le show business ne voyait en moi qu’un amuseur public. Impossible de me libérer de l’estampille téléréalité alors que je voulais que l’on me considère comme un artiste à part entière. J’ai donc pris mes distances avec ce monde-là durant quelques années.
– Bon nombre de comédiens se plaignent aussi du phénomène d’étiquettes. Quand ils ont interprété un personnage, ils sont toujours assignés aux mêmes rôles… C’est vrai. Pour ma part, c’est encore plus complexe. On m’avait approché pour un rôle dans Commissaire Valence. Mais à la lecture du script, j’ai découvert que le personnage qui m’était attribué était celui du transgenre de service. J’ai donc refusé tout net. C’est un peu comme si les directeurs de casting avaient de la peine à distinguer la ligne entre réalité et fiction.
– Mais Steve Bally, lui, vous a fait confiance. Comment la rencontre s’est-elle produite? En 2007, alors que j’assistais à une comédie musicale, Steve Bally est venu vers moi. Il était convaincu que je correspondais trait pour trait à Maria, héroïne de sa dernière pièce. Je devais alors donner la réplique à Michel Galabru. J’étais à la fois effrayé et follement enthousiaste. Le théâtre est un art exigeant. Vous ne pouvez pas tricher. Mais, Michel Galabru est tombé malade puis nous a quittés. Le projet a été suspendu jusqu’en 2020. Tandis que nous allions commencer les répétitions – j’avais la joie de retrouver mon complice de La Ferme Célébrités, Pascal Olmeta – la pandémie est apparue, sonnant le glas, une fois encore, du projet.
– Que vous a apporté cette pause obligatoire? Durant cette attente, j’ai travaillé de manière intensive avec un étudiant de l’Ecole de théâtre créée par la fille de Claude Zidi, Hélène. Anthony Solle a été une providence. Pour chaque situation, il me demandait de puiser dans ma propre expérience. Cela n’a guère été compliqué car le rôle et la personnalité de la gouvernante sont très proches de ma propre mère. Je me suis retrouvé marchant dans ses pas.
– Un rôle sur mesure? Je ne sais pas. Mais, aux côtés de mes talentueux comparses, j’ai la ferme intention de donner le meilleur de moi pour capter le public.
«Hasta La Vista», samedi 30 avril à 20h, Théâtre de Marens à Nyon et mercredi 11 mai à 20h, Salle centrale de La Madeleine à Genève.