«Je ne sais pas ce que je serai dans quelques mois...» Cette incertitude, c’est celle exprimée par un assistant de sécurité publique (ASP). Leur souci: la révision de la Loi sur la police, dans sa version modifiée datant du 24 décembre 2022, apporte peu, voire pas, d’éclaircissements quant à leur rôle.
Se faisant leur porte-parole, le président du PLR Chêne-Bourg, Yousri Swali explique: «Dans l’article 19, il est fait mention des gendarmes; de la police judiciaire (PJ) et... du reste! C’est dire le peu de considération pour ces fonctions! Sur le terrain, les ASP sont inquiets. Ils se sentent délaissés et craignent pour leur avenir.» Et ce, poursuit-il, alors qu’au quotidien, leur action est très proche de celle des gendarmes. «Avec ou sans uniforme, armés ou non, quoi qu’il en soit, les quelque 190 ASP (à fin 2021) ont un cahier des charges flou. Aujourd’hui, on les balade selon les besoins. Je comprends leur frustration et leur malaise.»
Autre point symbolique de ce manque de considération selon Yousri Swali: «Les ASP ont droit à 25 jours de vacances contre 29 pour les agents de la PJ et de la gendarmerie. Alors, encore une fois, que leur mission est souvent semblable.»
Interrogé par nos soins, le conseiller d’Etat chargé de la Sécurité, Mauro Poggia se montre rassurant: «Les ASP n’ont aucune crainte à avoir quant à leur emploi, car la loi sur la police, telle que votée par le parlement, même si, par ignorance ou maladresse, ne les mentionne pas expressément, n’exclut ni leur présence au sein du corps de police ni leurs missions.» Il rappelle qu’un règlement les concernant spécifiquement devrait aboutir ces prochaines semaines.
«Les modifications législatives adoptées récemment, même si elles ne l’expriment pas clairement, ont porté la revendication des syndicats de police, à ce que la qualification de policière ou de policier ne soit attribuée qu’à des titulaires du brevet fédéral, ce qui est une évidence, précise le magistrat. Il n’en demeure pas moins que les ASP se verront, demain comme aujourd’hui, confier des tâches pour lesquelles ce brevet n’est pas nécessaire, sans pour autant que la mission puisse être qualifiée de secondaire.» Et de conclure par son souhait de remplacer le terme d’assistant par celui d’«agent de sécurité publique», «qui valorise davantage les responsabilités assumées».