Un grand sourire illumine le visage de la créatrice Anne-Sophie Villard lorsqu’elle nous ouvre la porte de son nouvel atelier. C’est ici qu’elle travaille depuis environ un mois. La grande pièce vitrée située au sixième étage du n°2 du boulevard Carl Vogt surplombe la ville. La styliste n’en revient d’ailleurs toujours pas d’avoir réussi à obtenir cet espace. Elle qui travaillait jusqu’à maintenant dans son appartement. «C’est le commencement d’une nouvelle étape», se réjouit-elle après sept ans de pratique professionnelle.
Nouvelle collection
Ce nouveau départ s’accompagne de la sortie de sa première collection de robes de mariée disponible en prêt-à-porter. La réalisation d’un rêve d’enfant. Lorsque l’on parle mariage, la créatrice de 32 ans a les yeux qui brillent. «Pour moi, c’est du romantisme, de la dentelle, et beaucoup de paillettes. Quand j’avais 14 ans, j’achetais déjà des magazines de robes de mariée. Les grandes et belles robes me fascinent, et le mariage est aujourd’hui le seul domaine où il est possible de porter un tel vêtement.»
Elle se réjouit d’ailleurs de sauter le pas à son tour, puisqu’elle prévoit de se marier l’année prochaine avec sa compagne. Fiancées depuis 2018, les deux femmes ont repoussé leur mariage deux fois en raison de la pandémie.
Mariage pour tous
Pour celle qui crée des robes de mariées, le mariage pour tous, entré en vigueur le 1er juillet dernier, représente-t-il un marché potentiel? «Oui, dans les grandes villes. Mais, je ne le constate pas à ce stade à Genève. J’ai déjà créé des ensembles de mariage pour des couples de femmes et je serais très heureuse d’en accueillir davantage», s’enthousiasme-t-elle.
Ecarts de parcours
Avant d’en arriver à la satisfaction visible qu’elle éprouve à présent, Anne-Sophie Villard s’est battue pour faire ce qu’elle aime. Lorsqu’elle décroche son bachelor au Fashion Institute of Technology de New York, elle remporte à son grand étonnement le prix de fin d’année. Cela a été un moment clé: «Alors que j’avais effectué plusieurs écarts de parcours, j’ai enfin réalisé que j’étais exactement où il fallait que je sois», conclut-elle. Et ce n’est ni son enthousiasme, ni son talent qui démentiront ce constat.