Genève accélère son processus de naturalisation à la vitesse grand V. «La semaine dernière j’ai procédé à 635 naturalisations, et mardi 15 décembre une dernière volée de 640 candidats aura lieu à la salle Pitoëff», souligne Pierre Maudet. Le Magistrat chargé de la Sécurité et de l’économie (DSE) a augmenté le nombre de cérémonies pour éponger la surcharge de dossiers en attente. «D’ici à la fin de l’année, plus de 3750 personnes auront prêté serment, détaille Caroline Widmer, chargée de communication au DSE. Il s’agit là d’un record.» Et de préciser qu’en 2015, on note trois fois plus de personnes qui auront prêté serment par rapport à 2014. Cette incroyable multiplication des cérémonies et des candidats – plus de 650 naturalisés par journée au lieu des 100 habituels – est le résultat de l’accélération du processus engagée par le Conseil d’Etat en 2014 pour répondre à la nouvelle Constitution et débloquer ainsi quelque 7000 dossiers en attente auprès de l’Office cantonal de la population et des migrations. Le Département de la sécurité et de l’économie s’était donné la mission d’arriver à un délai maximal de 18 mois (contre 38 en 2014) pour le traitement des demandes ordinaires. Les critères de naturalisation n’en ont pas été assouplis pour autant, spécialement au niveau des contrôles.
L’accent a été mis sur la qualité: les candidats à la naturalisation doivent désormais faire état de leurs connaissances avant même de déposer leur candidature (lire encadré ci-contre). Géographie, histoire, système politique ou sécurité sociale: autant de thématiques que les futurs citoyens doivent connaître sur le bout des doigts. 60% de réponses correctes sont nécessaires pour réussir le test. Près de 20% des candidats sont recalés. Et qui sont ces nouveaux naturalisés? «La mixité est incroyable, dans l’assemblée on trouve de toutes les origines, des Français, des Italiens, des Croates, des Chinois, des Portugais ou encore des Congolais, poursuit Caroline Widmer. Et de toutes générations confondues.» Et quelles sont leursmotivations? «J’ai 50 ans, je suis arrivé à Genève à l’âge de 2 ans. J’avais un passeport italien, confie Adriano, père de famille. Face à la crise mondiale, c’était mieux que ma famille soit désormais Suisse.»