Neko et Isis sont des chats de sang mêlé

  • Neko et Isis vont rester au Bioparc. Impossible de relâcher des chats de sang mêlé.

    Neko et Isis vont rester au Bioparc. Impossible de relâcher des chats de sang mêlé.

FÉLINS • Ce sont d’adorables boules de poils. Arrivés au Bioparc Genève le 20 août après avoir été trouvés dans une forêt vaudoise, les deux jeunes félins Neko et Isis ont suscité l’intérêt des experts, la question étant de savoir si ces femelles étaient des animaux domestiques ou des chats sylvestres (Felis silvestris, de son nom scientifique), une espèce sauvage et indigène en danger.

Le résultat des analyses génétiques vient de tomber: «Il s’agit en réalité d’hybrides, avec trois grands-parents sylvestres, mais aussi un grand-parent domestique», annonce le Bioparc, les qualifiant de «félins de sang mêlé». Et d’ajouter: «La présence de gènes issus de la domestication ne permet donc pas d’envisager leur remise en liberté.» Et ce, afin de préserver l’espèce sauvage de l’influence du chat domestique. Dans ce but, Neko et Isis vont être stérilisées et resteront au Bioparc.

Son directeur, le vétérinaire Tobias Blaha précise: «A travers leur histoire, nous pourrons informer le public du danger que peut représenter un chat domestique en vadrouille pour son cousin menacé. Car, bien qu’appartenant à des espèces distinctes, les deux félins peuvent en effet facilement se croiser» et ainsi mettre en péril la préservation de l’espèce sauvage.

Ce qui serait d’autant plus dommage que le chat sylvestre est, selon les spécialistes, «un véritable revenant. Persécuté et victime de la perte de son habitat, il n’avait survécu que dans les montagnes du Jura». Depuis le début de ce siècle, il revient en plaine, notamment à Genève.

Mais, son retour est encore très fragile, essentiellement à cause de la présence en nombre de chats domestiques qui se promènent dans la nature. «Nous avons un rôle à jouer pour assurer la survie du chat sylvestre», souligne Tobias Blaha. Il est ainsi conseillé de stériliser son chat quand on vit à la campagne; de ne jamais l’abandonner, et encore moins dans la nature, et de ne pas recueillir un chaton trouvé dans les bois. «S’il est gris-beige et discrètement tigré, il peut s’agir d’un tout jeune chat sylvestre et sa mère n’est probablement pas loin. Comme pour tous les autres animaux sauvages, à moins qu’il ne soit blessé ou en danger imminent, laissez-le sur place et évitez de le toucher», conseillent les experts du Bioparc. MP