Psychose à la fausse thune à Genève

TRAFIC • Les pièces de 5 francs sont de plus en plus refusées. Par peur de tomber sur une fausse.

  • Il est très difficile d’identifier une thune fausse. DR

    Il est très difficile d’identifier une thune fausse. DR

Les commerçants et les citoyens genevois rechignent à utiliser ou accepter les pièces de 5 francs de peur de tomber sur une fausse! Le trafic de fausses pièces de 5 francs, découvert mi-juillet à Genève et dans le canton de Vaud, prend une telle ampleur qu’aujourd’hui il est passé au stade de la psychose. Au point que des citoyens et des commerçants refusent carrément de payer avec des thunes. Au tabac, au restaurant, au centre commercial, à la poste… Bref, partout ou l’argent liquide circule, la thune est désormais bannie.

Difficilement reconnaissable

«Les gens n’arrivent pas à différencier la vraie de la fausse, confie une tenancière d’un magasin de tabac. Du coup, ils refusent qu’on leur rende la monnaie avec des thunes!» Elle admet toutefois que si elle découvre une contrefaçon dans sa caisse, elle aurait plutôt tendance à l’écouler plutôt que de la rendre à la banque qui ne la remboursera tout simplement pas!

Ainsi, depuis un mois, c’est la panique. «On nous refuse nos pièces»! s’indigne un citoyen, dépité de n’avoir pas pu payer sa bière. «Et moi? Que vais-je faire avec ma collection de pièces de 5 francs?» se demande une mère de famille Cette femme fait en effet l’écureuil, en mettant chaque semaine une pièce de 5 francs dans un bocal, histoire de faire des petites économies lui permettant souvent de finir les fins de mois difficiles. Aujourd’hui, elle craint de découvrir des contrefaçons dans son précieux bas de laine…

Ce vent de panique à la fausse pièce de 5 francs ne laisse pas indifférent l’Office fédéral de la police (fedpol), chargé d’analyser la qualité de ces contrefaçons. Les recherches sontdiligentées par fedpol en coopération avec la Banque nationale suisse (BNS) et Swissmint l’entreprise publique qui s’occupe de la frappe de la monnaie suisse. «Les résultats ne sont pas encore connus», détaille Stefan Kunfermann, porte-parole de fedpol. Il relève que l’ampleur de ce trafic inonde particulièrement Genève depuis ce printemps.

«Trouillomètre»

En attendant, le «trouillomètre» et la psychose se sont installés dans notre canton où l’on ne paie quasiment plus avec les thunes!