«Avec ce fonds municipal pour la formation professionnelle, nous disposons enfin d’un instrument efficace pour encourager l’économie à créer des places d’apprentissage en Ville de Genève», se réjouit le conseiller municipal socialiste Grégoire Carasso. C’est son parti qui avait déposé, au mois de février 2011, l’initiative populaire municipale «Créons des places d’apprentissage pour nos enfants». Texte soutenu par tous les partis. «Pour que le fonds de 3 millions de francs soit activé, il ne manque plus que l’approbation du Conseil municipal. Celle-ci est prévue dans les prochains jours», précise encore le chef de groupe.
Aide significative
Concrètement, quelle sera l’aide financière pour chaque entreprise répondant aux exigences du programme? «Celle-ci recevra 3000 francs par apprenti», détaille l’élu. Qui poursuit: «Cette somme se montera à 5000 francs pour celles qui acceptent les jeunes en difficulté. Ce sont des sommes significatives, plaide-t-il. Les villes d’Onex et de Meyrin ont déjà mis en place, avec succès, un système similaire. Ce type de subvention avait aussi été proposé dans le canton de Vaud en 2009 et avait permis de créer 894 nouvelles places d’apprentissage.» Quelles sont les entreprises visées par ce fonds? «Essentiellement les petites entreprises. Ce sont elles qui embauchent le plus d’apprentis, précise Grégoire Carasso. Grâce à ce programme, la Ville espère créer environ 300 nouvelles places par an.»
Formation de qualité
«Cela permettra à Genève de combler son retard», ajoute le socialiste. En effet, statistiques de l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) à l’appui, seulement 3% des entreprises du canton forment des apprentis. «Cela représente environ 2000 entreprises, dont environ 750 en Ville de Genève. C’est une proportion plus faible que dans les autres cantons», regrette-t-il. «En Suisse alémanique, par exemple, entre 10% et 15% des entreprises forment des apprentis. Plus consternant encore, à l’échelle nationale près de 70% des jeunes optent pour l’apprentissage. A Genève, cette moyenne n’est que de 25%.»
Pour l’élu, il y a donc urgence à agir. D’autant que l’apprentissage est considéré comme une formation d’excellente qualité et que les études montrent que les jeunes sans certification partent dans la vie avec un handicap et risquent une précarisation sociale.
En jeu également, le renouvellement du fonds dans trois ans. «D’ici là, il aura montré son efficacité», conclut, confiant, Grégoire Carasso.