«Depuis qu’ils ont installé un bar-lounge VIP à l’entrée de la grande digue, des costauds intimidants bloquent l’accès aux cailloux des berges. Il faut argumenter et montrer patte blanche pour pouvoir passer. C’est inacceptable», s’emporte Egon. Cet habitué des lieux n’est pas le seul à se plaindre d’une privatisation en douce de la grande digue des Eaux-Vives pendant les Fêtes de Genève. «Ils se sont approprié un espace public pour leurs clients. Intolérable», surenchérit Jean-François. «Dimanche après-midi, on ne pouvait plus passer», regrette de son côté Marion. «Je suis un gamin des Eaux-Vives, je viens me baigner ici depuis 25 ans et c’est la première fois qu’une telle chose se produit», déplore Olivier.
Levée de boucliers
«Le plus lamentable, en plein débat sur l’accès aux rives du Léman, c’est qu’ils privatisent l’un des quais les plus populaires et fréquentés pendant l’été. Il y a des touristes, des habitués, c’est un lieu à l’ambiance bon-enfant. Quel dommage!», constate de son côté Christophe, propriétaire d’un bateau amarré sur la grande digue. «J’ai aussi un petit bateau, je me demande si je vais pouvoir y accéder le soir du grand feu d’artifice», s’inquiète encore Nathalie.
Situation régularisée
Cette virulente levée de boucliers ne stresse pas outre mesure le gérant du bar-lounge incriminé. «Toutes les personnes ont accès à l’endroit», rectifie sans ambages Suad, l’exploitant. Qui poursuit: «On vient de tout régulariser. Les deux premiers jours, je reconnais que c’était un peu compliqué. Mais maintenant, tout est rodé. Je rappelle qu’on amène les meilleurs DJ’s du monde à Genève pendant les Fêtes. C’est surtout de ça dont vous devriez parler.»
Apaisement
Même volonté d’apaisement de la part du comité d’organisation des Fêtes de Genève. «Saisi de plaintes d’usagers, le comité a immédiatement réagi. Un retour à la normale s’en est suivi. Tout est rentré dans le bon ordre», communique-t-il.
«Il le faut bien, car sur la grande digue, le samedi soir du grand feu d’artifice, il peut y avoir jusqu’à deux mille personnes. Je vois mal comment les filtrer sans risquer d’incidents», prévient encore un habitué.