– Qu’allez-vous proposer aux lecteurs de GHI?
Christophe Bertschy: Des petites BD d’humour qui vont pour la plupart, traiter de personnalités et d’informations genevoises, le tout avec mon ton habituel, ironique et bon enfant. C’est l’esprit des Minipeople, appliqué à Genève. D’ailleurs, j’utilisais déjà dans les Minipeople certaines personnalités genevoises, vu leur rayonnement romand ou suisse.
– Avec nos Genferei, vous risquez d’être servi…
– C’est incontestable avec des profils comme Stauffer, Lüscher, il y a un vrai potentiel à Genève, sans compter les sportifs et les people. Toutes ces personnalités reflètent l’esprit des Genevois, qui aiment bien la politique un peu théâtrale, qui ont toujours un mot à dire, etc.
– Ce sera toujours un format court?
– Oui, entre 1 et 4 cases au maximum. C’est difficile à réaliser, mais moins il y a de cases et plus c’est efficace.
– Nelson, les Minipeople, vous attendiez-vous à un tel succès?
– Disons que je l’espérais. Mes albums marchent bien, je suis très bien relayé et suivi sur les réseaux sociaux. Mais, et c’était voulu, mon travail répond en fait à une demande du public qui depuis longtemps, attendait que l’on brocarde les people locaux.
– Comment fait-on pour être inspiré tous les jours?
– On lit, on lutte, on travaille, on sort, on cherche autour de soi tout ce qui peut être rigolo. Et puis, je m’aère l’esprit en travaillant sur autre chose, comme Nelson. Bien sûr, chaque jour, il y a l’angoisse de la page blanche, et c’est normal. Mais je ne vais pas me plaindre, j’ai la chance inouïe d’être payé pour créer et dessiner des gags!
– Quelle est votre référence en matière de strips?
– J’ai un faible pour Gary Larson. Je suis tombé sur ses dessins il y a longtemps, et il m’a fait hurler de rire. Il continue d’ailleurs de me donner des claques par son sens de l’absurde et sa drôlerie.
– Est-il arrivé que le public réagisse mal à un de vos gags?
– Non, je n’ai pas de mauvaises réactions car ce que je fais n’est jamais méchant, toujours sur des thèmes gentillets. L’excision, l’islamisme, ce n’est pas mon créneau. Ce que je veux, c’est être léger et divertissant, sans aucune prétention, et j’espère que ça plaira aux lecteurs du GHI.
– Dites, vous êtes à la fois humble et efficace. Ne seriez-vous pas le Roger Federer de la BD?
(Rires) – Non s’il devait y avoir un Federer, ce serait Zep. Moi je suis plutôt le Wawrinka de la BD qui laborieusement, grattouille son petit bout de succès.