«Les chevreuils viennent se servir dans le «garde-manger» des cultures fruitières en occasionnant des dégâts importants»
Alain Rauss, chef des gardes de l’environnement
Après les sangliers, Genève autorise les tirs des chevreuils dans le Mandement, de novembre 2016 à janvier 2017. Ces animaux sauvages sont en effet les nouveaux destructeurs des cultures de la région viticole. Depuis l’interdiction de la chasse en 1974 sur le territoire genevois, rappelons que ce sont les gardes de l’environnement qui se muent en «chasseurs» pour réguler la faune sauvage.
Chevreuils friands
Et pourquoi le Conseil d’Etat a-t-il décidé, la semaine dernière, d’autoriser les tirs des cervidés? «Les chevreuils se nourrissent des bourgeons de la région du Mandement», détaille Alain Rauss, chef des gardes de l’environnement. En deux mots, les dégâts commis par les chevreuils obligent le Gouvernement, année après année, à protéger les cultures avec des mesures préventives, comme notamment des barrières empêchant l’accès aux cultures fruitières et vignes. Surtout, l’Etat dédommage les agriculteurs et les vignerons. Et ceci, parfois, jusqu’à des centaines de milliers de francs pour l’ensemble du canton.
Dédommagement étatisé
Ainsi, 58’000 francs ont dû être déboursés en 2015 pour les dégâts commis par des chevreuils. A noter que le pic le plus important date de 2013, avec 206’000 francs de dédommagements, uniquement à cause des chevreuils. D’où la nécessité d’officialiser les tirs qui se faisaient jusqu’ici avec parcimonie, selon les dangers. Enfin, il faut savoir que l’Etat a dédommagé à hauteur de 208’000 francs l’ensemble des dégâts commis par la faune en 2015 sur tout le territoire.
Tirs en baisse
«Cette autorisation de tirs de chevreuils nous permet aussi de mieux gérer la population des cervidés», rappelle Alain Rauss. Dans la foulée, il souligne que depuis l’introduction des tirs étatisés des suidés, cela a permis une stabilisation des tirs entre 150 à 200 par saison de tirs (juillet à mars-avril), contre environ 500 il y a quelques années: «Nous ne prélèverons que le nombre de bêtes nécessaires à la limitation des dommages, dans le cas précis environ de 10% du cheptel local».
Et de conclure: «Les animaux tués sont vendus à l’association des bouchers genevois. Ils passent aussi à la broche lors de grandes manifestations, comme l’Escalade ou pour des fêtes populaires. Ces carcasses vendues, rapportent en moyenne quelques dizaines de milliers de francs par année à l’Etat.» Ce qui ne gâche rien.