Une pétition a réuni 2174 signatures, plus qu’une réussite, un succès! Déposé le vendredi 23 juin, le texte appelle à la réalisation de tous les équipements sociaux culturels prévus dans la rénovation de l’école de Pâquis-Centre. «On ne peut pas continuer à prétendre que notre quartier est le pire de la ville et ne pas lui donner les moyens de se développer», peste Pierre Fuchs, membre du collectif Bien Vivre aux Pâquis, à l’origine de la mobilisation et qui rassemble 13 associations parmi les plus actives du quartier.
Car si la réhabilitation d’une école en piteux état est toujours une bonne nouvelle, ce n’est pas forcément le cas en Ville de Genève. Le crédit nécessaire est en effet l’otage des luttes d’influences qui minent le Conseil municipal. Présentée en novembre 2016 par le Conseil administratif, l’enveloppe de 37 millions a été rabotée de 10% par la majorité composée de la droite et du MCG.
Eau de pluie dans les classes
Principalement visés, les équipements socioculturels que sont la nouvelle salle polyvalente, la salle de La Traverse, la ludothèque et les aménagements prévus dans le préau ou la Maison de quartier. «Il est normal qu’on ne touche pas au crédit prévu pour l’école, puisqu’il pleut parfois jusque dans les classes, plaide Pierre Fuchs. Mais dans un quartier multiethnique comme le nôtre, qui n’est pas toujours facile, nous avons besoin de ces équipements extrascolaires. Ce sont des lieux de vie, de rencontre pour des populations qui ont sinon très peu d’espaces à leur disposition.»
Les Pâquis perdants
La pétition réclame donc que de nouveaux fonds soient débloqués. C’est d’ailleurs bien le sens de la proposition déposée en mai par le Conseil administratif qui demande un crédit complémentaire en vue de réaliser, justement, ces infrastructures.
Chargé des constructions en Ville, Rémy Pagani ne cache pas son impuissance: «Le Conseil municipal a décidé de faire des coupes dans le budget et – particulièrement – dans une école. J’ai dès lors enlevé ce qui était possible de l’être sans toucher à la substance. Et encore, il me manque 588’700 francs pour réaliser le nécessaire, notamment la rénovation des fenêtres.»
Les travaux commenceront en juillet pour une durée estimée à trois ans. Un temps que devront mettre à profit les membres de Bien Vivre au Pâquis pour persuader leurs représentants municipaux qu’un crédit supplémentaire est bien nécessaire. Le projet propose quatre options combinables à choix, allant de 588’700 à 3 millions de francs. Toutefois, quel que soit le choix final, les Pâquisards en ressortiront perdants, puisque le coup de rabot initial portait sur 3,7 millions. Site du collectif: