Facture en euros: la mauvaise surprise des Fêtes

CARTE DE CREDIT • Certains commerçants ont débité leurs clients en monnaie européenne. Le MCG entend interdire cette pratique en déposant une motion.

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André Python «l’a mauvaise»! Pour le député MCG, les dernières Fêtes de Genève ont été ternies par une pratique que lui et ses collègues de parti voient comme une «tromperie» et qu’ils entendent donc faire interdire via une motion. Leur texte s’intitule non sans provoc «Pour permettre le paiement en franc suisse à Genève» et il sera déposé prochainement au Grand Conseil.

Quinze francs de plus

Tout est parti d’un cas particulier que le politicien soupçonne n’être pas isolé. Un soir de cette édition 2017, un couple s’est restauré au stand Bistrot du Bœuf. Le repas, payé par carte bancaire, fut savoureux. Là-dessus, rien à dire. Le hic, c’est qu’en regardant par hasard son relevé bancaire, le couple découvre que son dîner facturé 85,50 francs sur place lui a été prélevé en euros et que le montant a été mis à sa charge. Au final, 100,59 francs ont été débités! Mécontent, le couple ne s’est pas démonté et est retourné voir le patron du stand concerné qui lui a remboursé la différence sans hésiter.

«Il y avait eu erreur de la part d’un de mes collèges sur le taux du jour que nous pratiquons habituellement, mais je préviens toujours mes clients que nous sommes obligés d’encaisser les cartes de crédit en euros», explique ce dernier. Lequel précise aussi toutefois que le logiciel informatique utilisé par sa banque ne permet pas de débiter autrement. Le commerçant français ne trouve en revanche pas illogique que ses clients pâtissent de la conversion puisque lui-même est dans ce cas lorsqu’il loue son emplacement commercial aux Fêtes de Genève. Ce que nous a confirmé Philippe Vignon, directeur général de la Fondation Genève Tourisme & Congrès en charge de l’organisation des Fêtes.

Pratique pas illégale

Quoi qu’il en soit, cette manière de faire n’est pas illégale. La police du commerce qui en a été avertie par André Python et François Baertschi, secrétaire général du MCG, ne s’en est d’ailleurs guère émue, d’où le recours à la motion. A noter que la Fondation Genève Tourisme & Congrès recommande aux tenanciers des stands d’appliquer un taux de change de 1,10 franc pour 1 euro. «En effet, de nombreux visiteurs des Fêtes de Genève souhaitent pouvoir régler en euros et la plupart des tenanciers acceptent les deux monnaies», souligne Philippe Vignon. Pour l’anecdote, le grand chef des Fêtes de Genève a lui-même mangé au Bistrot du Bœuf et a payé en francs suisses, mais… en espèces et donc sans surcoût.